La filière solaire suisse mise sur un rebond
En 2016, alors que le marché mondial enregistrait une croissance de 50%, la demande sur le marché de l’énergie solaire diminuait en Suisse. Une baisse qui peut s’expliquer par le manque de clarté vis-à-vis de l’engagement du pays dans la Stratégie énergétique 2050. Cette année en revanche, plusieurs facteurs déterminants devraient contribuer à une reprise.
D’après les chiffres enregistrés par Swisssolar, une association solaire parmi les plus anciennes du monde, plusieurs mesures prises en 2017 vont participer à un encouragement aux investisseurs et aux particuliers. Tout d’abord le prix du mazout qui est sensiblement remonté, devrait encourager les maîtres d’ouvrage à installer plus de capteurs solaires. Le fait que plusieurs cantons aient augmenté les subventions en faveur du solaire thermique, pour leur faire couvrir environ 20% des coûts, devrait aussi aider. Par ailleurs, la baisse significative du prix des panneaux photovoltaïques des derniers mois, conjuguée à l’obligation d’autoconsommation qui est prévue par les cantons devrait rendre très attrayantes les installations autonomes.
Ce qui change en 2017
Le coût des panneaux photovoltaïques a tellement baissé ces derniers mois que le kilowattheure d'électricité solaire produit sur son toit peut revenir moins cher que le kilowattheure vendu par son distributeur. En conséquence, le photovoltaïque reprend une place importante dans l'énergie du bâtiment, que ce soit pour le chauffage, la production d'eau chaude ou l'approvisionnement en électricité.Le marché propose des nouveautés, tels les capteurs solaires "hybrides", qui combinent la production d'électricité et de chaleur, ou les grandes batteries de stockage à haute performance. On en vient de ce fait à parler «énergie» au sens large, même lorsqu'on s'intéresse a priori uniquement à l'électricité solaire.
David Stickelberger, directeur de Swissolar explique «Au niveau des cantons, l’obligation d’autoconsommation encourage la reprise de la filière solaire. En Suisse romande, c’est la région vaudoise qui marque une nette avance mais en principe, chaque canton a mis en œuvre autant que possible les éléments principaux du MoPEC 2008, telles que les exigences en matière d’isolation thermique et la part obligatoire d’énergie renouvelable. Aujourd’hui, non seulement une installation photovoltaïque est couverte à 25% par les subventions mais en plus, avec la «rétribution unique», chaque KWh injecté dans l’installation est rétribué.» Les propriétaires ont jusqu’à 2020 pour mettre aux normes les installations de leur bâtiment. Avec les modules ajoutés au MoPEC 2014, l’installation d’un nouveau chauffage électrique est interdite et les chauffe-eau doivent être combinés à des sources d’énergies renouvelables.
Enfin, la votation populaire du 21 mai prochain devrait rendre claire la Stratégie énergétique 2050, débattue au parlement depuis plus d’un an, et selon un communiqué de Swissolar «Un résultat positif permettra la poursuite des programmes d’encouragement de la Confédération et des cantons et relancerait le marché dès le deuxième semestre 2017. Cela est urgent afin de parvenir à couvrir avec le photovoltaïque les 2/3 du courant d’origine nucléaire d’ici 2035, et avec le solaire thermique, 10% des besoins en chaleur.»
Et pourquoi ne pas imaginer pour 2017 en Suisse, l’installation d’une première route solaire, comme celle qui a été construite en Normandie sur un kilomètre l'an dernier?
«Le soleil apporte à la Suisse 220 fois plus d’énergie qu’elle n’en a besoin.Swissolar s’engage pour un tournant énergétique vers un approvisionnement en énergie sans avoir recours aux sources d’énergies fossiles et nucléaires.» conclut David Stickelberger.
«En 90 minutes, la quantité de lumière du soleil qui frappe la Terre suffit à satisfaire les besoins de la planète pour une année entière.» (Agence Internationale de l’Energie)