Lausanne meuble sa faille muséale pour pénétrer la beauté de l’art-chitecture
Le nouveau bâtiment abritant le musée de l’Elysée et le mudac a officiellement été remis aux mains de ses futurs utilisateurs. Implanté à l’extrémité de la plateforme du nouveau pôle muséal, à deux pas de la gare de Lausanne, l’édifice en béton se caractérise par une faille horizontale qui sépare deux volumes : l’un dédié à la photographie, l’autre au design et arts appliqués. Mais la véritable vedette est incontestablement l’édifice lui-même, prouesse d’imagination et d’ingénierie.

Crédit image: Jean-A. Luque
La cicatrice qui cingle ce cube de béton offre au musée sa particularité. La partie supérieure du bâtiment semble flotter dans le vide, comme si elle était en suspension magnétique.
De loin comme de près, en empruntant l’esplanade du pôle muséal de Lausanne, on ne voit plus qu’elle : la cicatrice de verre qui fend ce bloc de béton imposant et fragile. Cette faille, crevasse horizontale, est tout simplement hypnotique. Elle entraîne irrésistiblement le visiteur vers son antre : une caverne contemporaine aux 72 facettes, formes géométriques désordonnées et pourtant parfaitement positionnées. Bienvenue au musée sans nom qui en accueille deux (mudac et Photo Elysée), mais surtout qui est lui-même une exceptionnelle œuvre d’art.
Aux limites du
possible
Manuel Aires Mateus, l’architecte des lieux, ne cache pas sa satisfaction : «
Ce qui m’intéresse, c’est d’arriver aux limites du possible. Je voulais que la
partie supérieure de ce cube de 43 m par 43 m ne repose que sur trois appuis
noyés dans la topographie de la faille, aux points où le plafond et le sol se retrouvent.
Je voulais juste trois piliers qu’on ne distingue pas. Le projet est une
prouesse structurelle qui marie à la perfection création et calcul. Vous vous
en doutez, ces trois noyaux en béton ont un rôle statique qui a été délicat à
trouver… C’est indéniablement la réalisation la plus difficile de ma carrière.
»
Quand on pénètre dans le hall d’entrée du musée, on pourrait imaginer entrer dans un vaisseau spatial digne de la Guerre des Etoiles, tout en angles acérés, en pentes plus ou moins prononcées, en fenêtres continues qui assurent la transparence. Et ce qui frappe, c’est cette topographie au sol et une autre, inversée, au plafond. Indépendantes l’une de l’autre, elles se rejoignent aux trois points de support de la structure qui sont également les trois noyaux d’accès.
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