L’Empa invente une souris d’ordinateur en bois biodégradable
Les chercheurs zurichois ont troqué la résine époxy des circuits imprimés contre des matériaux extraits du bois. Ils ont ainsi inventé une électronique recyclable et durable, applicable à de nombreux objets indispensables dans notre quotidien.

Crédit image: Empa
Partant d’un objet indispensable, les scientifiques réussissent à abandonner les matériaux non-recyclables.
A force de recherches, toute matière va finir par être recyclable. Les chercheurs du Laboratoire fédéral sur les matériaux (Empa) viennent de réussir à donner une nouvelle vie aux circuits imprimés en mettant au point une souris d’ordinateur en bois. L’électronique devient ainsi durable, au lieu d’être éliminée une fois son existence terminée.
Les circuits imprimés ne sont en effet guère écologiques. Composés souvent de cuivre relié à des composants soudés, ils reposent sur un support de résine époxy renforcée de fibres de verre. Leur élimination est coûteuse. Leur abondance dans notre quotidien a donc interpelé les chercheurs de Dübendorf, jamais à court d’idées pour lutter contre le gaspillage et le réchauffement climatique.

Crédit image: Empa
La lignine est préalablement broyée avec de l’eau pour réduire le calibre des fibres.
L’Empa et son laboratoire du bois et de la cellulose ont donc agi sur le matériau de support des circuits électroniques, en se basant sur le recours aux composés ligneux. Soit un mélange de cellulose et de lignine. Pour cela, il a fallu trouver un procédé d’extraction de ses deux composants. La lignine doit être préalablement broyée avec de l’eau pour réduire le calibre des fibres. L’eau est ensuite extraite du matériau obtenu, qui revêt ainsi une forme solide.
Contre
l’obsolescence programmée
La plaque ainsi produite est presque aussi résistance que celle en résine
époxy, indiquent les scientifiques de l’Empa. Compostable, elle peut encore être
sensible à l’humidité ambiante. Cela est cependant indispensable, assurent-ils.
L’eau assure le caractère biodégradable de ce nouveau support. L’Empa veut cependant
encore en améliorer la résistance. Pour lutter contre l’obsolescence programmée
des circuits imprimés.

Crédit image: Empa
Les chercheurs zurichois agissent surtout sur le cycle de vie des matériaux dans le cadre d’un programme européen.
La découverte zurichoise fait partie d’un projet de recherche européen voilant développer une électronique plus fonctionnelle et neutre en émissions de dioxyde de carbone. Ce dernier prendra fin en septembre 2026. L’Empa y participe activement, en agissant notamment sur le cycle de vie des matériaux.