Le bâtiment et le génie civil jurassien mis sous enquête
La Commission fédérale de la concurrence étend ses investigations neuchâteloises dans le canton du Jura en perquisitionnant six entreprises pour soupçon d’entente cartellaire illicite. Tant le marché public que les projets privés sont désormais visés par le régulateur fédéral.
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Les pratiques sur les appels d’offre sont désormais dénoncées par le gendarme de la concurrence dans plusieurs cantons.
Les pratiques déjà dénoncées dans le canton de Neuchâtel font tache d’huile dans le Jura. La Commission fédérale de la concurrence (Comco) a donc mené diverses perquisitions auprès de six entreprises du bâtiment et du génie civil pour enquêter sur des soupçons d’entente illicite sur les prix. Ces investigations touchent autant des marchés publics que privés.
La commission rappelle dans un communiqué que s’entendre sur les prix au moment des soumissions constitue une entorse à la libre concurrence. Elle indique que ces pratiques nuisent à l’économie et aux pouvoirs publics.
Vive contestation des entrepreneurs
Evidemment,
les six entreprises jurassiennes bénéficient pour l’instant de la présomption d’innocence.
L’enquête établira si ces pratiques débouchent sur la constitution de cartels
illicites. Selon la Comco, ces entités font augmenter les prix et rendent les
entreprises inefficaces. Une argumentation qui est violemment contestée par la
Fédération neuchâteloise des entrepreneurs.
Amendes déjà prononcées
L’enquête
dans le Jura ne constitue pas une première. Neuchâtel a attiré l’attention du
gendarme fédéral de la concurrence dès 2023 sur la base de dénonciations. Dans
ce canton, plus de vingt entreprises, et non des moindres, sont sous le feu de
la commission fédérale pour des pratiques qui datent d’une quinzaine d’années dans
le domaine des appels d’offres. Elles se sont défendues dans le quotidien
Arcinfo en invoquant le droit de répartir au mieux le travail qui leur est
confié. Il s’agit selon un entrepreneur de la place d’une question de viabilité
économique. La Comco a pourtant prononcé des amendes à ce sujet. Le verdict sur
les pratiques neuchâteloises, qui touchent aussi d’autres cantons romands, est attendue
pour la fin de l’année prochaine. Celui du Jura tombera dans deux ans. Les
décisions peuvent aussi faire l’objet d’un recours au Tribunal fédéral.