Le canton de Fribourg tempère les ardeurs de sa production hydroélectrique
Il ne suffit pas de rehausser les barrages fribourgeois pour augmenter la production hydroélectrique du canton, conclut une étude spécialisée. Le gouvernement douche les appétits hydrauliques en raison de dangers très importants sur l’environnement. Le mix énergétique lui paraît une meilleure solution.
Crédit image: Groupe E
L’augmentation du pompage et le turbinage à Schiffenen offre pour le moment la meilleure perspective pour que le canton puisse atteindre ses objets énergétiques en 2035.
Le canton de Fribourg ne peut développer son potentiel hydraulique que d’une façon limitée. Une étude scientifique conclut en effet que le rehaussement des barrages n’est pas une solution. Pire, ces travaux menacent l’environnement, la faune et la flore, ainsi que les stations d’épuration situées à proximité des retenues d’eau.
Risques d’inondations
L’analyse effectuée par un bureau spécialisé a établi en effet qu’un pompage-turbinage
accru des eaux de la Sarine implique des variations importantes du niveau d’eau
des lacs de barrage, ce qui est source d’inondation des berges. Les conditions
pour la mise en œuvre de cette technique à grande échelle ne sont donc pas réunies,
communique le canton. La présence d’habitations et d’activités loisirs à
proximité, ainsi que la faible différence de niveau entre les lacs, fait courir
trop de risques.
Un stockage
hivernal estimé insuffisant
Le canton de Fribourg veut pourtant augmenter son potentiel hydroélectrique de
600 à 800 GWh d’ici 2035. Pour réaliser cet objectif, il ne peut pourtant
compter actuellement que sur le projet de pompage-turbinage développé par le
groupe E entre le barrage de Schiffenen et le lac de Morat, qui pourrait être
relié par conduite forcée. Les travaux prévoient une renaturation du lit de la
Sarine en aval. Ils n’offriront cependant pas une capacité de stockage hivernal
suffisante pour figurer parmi les quinze projets retenus par la Confédération.
Des gains de production
minimes
Le canton ne voit pas plus de potentiel dans la petite hydraulique. Il lui
apparaît que les projets dans ce cadre sont difficilement réalisables, du fait
de leur impact environnemental. De plus, la lutte contre l’ensablement des lacs
de barrage – constaté surtout dans le pays d’En-Haut vaudois - n’a pas d’impact
significatif sur la production d’électricité. De plus, la renaturation des eaux
entraîne un déficit de production, qui peut être compensée par un fonds fédéral.
Le projet de Schiffenen entre dans cette catégorie, pour un gain estimé insuffisant
pour garantir un approvisionnement énergétique optimal.
L’hiver, ce grand
problème
Dès lors, le gouvernement fribourgeois estime que le mix énergétique, entre
hydroélectricité, solaire et éolien offre de meilleures perspectives. Même si
le vent souffle de manière contraire dans plusieurs districts du canton. Le canton
entend surtout apporter sa solution à la pénurie énergétique hivernale.