Le transport souterrain des marchandises bat de l’aile en Suisse
Faute de conditions politiques et juridiques favorables, le projet Cargo sous Terrain risque de connaître le même sort funeste que celui du Swissmetro, initié il y a une trentaine d’années. L’entreprise qui a proposé ce nouveau système réoriente temporairement ses activités vers la logistique urbaine.

Crédit image: Cargo sous Terrain
Cargo sous Terrain voulait relier les principales villes du pays par un réseau automatisé.
Ce projet de faire transporter d’une ville à l’autre en souterrain plutôt que par la route et par camion manque d’un partenariat stable avec la Confédération, les cantons et les villes, constate la société Cargo Sous Terrain AG. Cette intégration dans le système logistique global doit en effet être ancrée politiquement et mise en œuvre conjointement afin de répondre à la croissance du trafic de marchandises et ses nuisances. Or, ces conditions ne sont actuellement pas réunies.
Incertitudes
financières
Au printemps déjà, la direction et le conseil d'administration de l’entreprise avaient
reconnu que le cadre juridique actuel ne garantissait pas de manière fiable le
financement privé de la phase de construction de ce réseau. La mise en œuvre de
ce projet n'est donc pas envisageable à l'heure actuelle.
CST AG adapte donc « son orientation et son organisation » à la situation. La société utilisera désormais les connaissances acquises pour proposer des solutions dans le domaine de la logistique urbaine en Suisse et à l'international. En Suisse, l'objectif reste de travailler, en dialogue avec les responsables politiques, à la mise en place de conditions-cadres appropriées pour la réalisation du projet, explique-t-elle dans un communiqué.
Suppression
d'emplois jugée inévitable
Dans cette situation, une restructuration de CTS AG est « inévitable ». Il
faudra notamment réduire les coûts et supprimer des emplois. « Comme plus de
dix postes devraient être concernés, CST la procédure de consultation prévue par le droit
du travail.
En juin dernier, l'entreprise avait déjà annoncé une réduction de ses effectifs. « Il faudra du temps avant que CST soit solidement ancrée dans la politique des transports et puisse mobiliser des investissements à long terme », a déclaré Marco Rosso, président du conseil d'administration. Actuellement, l’entreprise ne dispose plus des ressources nécessaires pour maintenir son activité dans la même direction qu’auparavant.
Les
privés à la manœuvre
Le projet de tunnel souterrain, d'un coût de plusieurs milliards, soutenu par
de grandes entreprises suisses, devait être entièrement financé par des fonds
privés. Il promettait de réduire jusqu'à 40 % le trafic lourd sur les routes
nationales par la construction d’un réseau souterrain automatisé. La desserte
locale devant ensuite prendre le relais. Les cantons de Zürich, d’Argovie, de
Soleure et de Berne avait montré de l’intérêt.