A Lausanne, les Plaines-du-Loup rêvent de se chauffer grâce au métro m3
Pour la deuxième étape des Plaines-du-Loup, Lausanne mise sur un système énergétique alliant géothermie et chauffage à distance 100 % renouvelable. Mais aussi la récupération de la chaleur des eaux usées et du futur tunnel du métro m3. 2500 nouveaux habitants sont attendus à l'horizon 20230

Crédit image: Ville de Lausanne
Toutes les sources de chaleur durables sont bonnes pour les autorités lausannoises qui rêvent d'un quartier et d'une société à 2000W.
En 2014, les Services industriels de Lausanne (SiL) ont fait œuvre de pionniers en imaginant
un concept énergétique audacieux et novateur pour chauffer l’écoquartier des
Plaines-du-Loup. Quelques 35 sondes géothermiques à 800 m de profondeur,
associées à la récupération de chaleur des eaux usées et couplées à des
panneaux solaires photovoltaïques, ont permis de garantir une énergie zéro
carbone et d'assurer l'autonomie énergétique.
La première étape du projet Plaines-du-Loup à Lausanne a
vu l’arrivée des premiers habitants en juin 2022 dans un secteur comprenant 23
bâtiments, dont une école. Ce quartier intègre des rues piétonnes, un
parking centralisé et plus de 1'800 places pour vélos
Sources de chaleur renouvelables
Pour la deuxième étape de cet écoquartier innovant, les SiL, en collaboration
avec le Bureau de Développement et projet Métamorphose, ont tiré profit de leur
expérience pour concevoir un nouveau concept énergétique. En plus de 22 sondes
géothermiques à 800 m de profondeur et de la récupération de la chaleur des
eaux usées, l’écoquartier sera raccordé au réseau de chauffage à distance
(CAD), qui devrait être 100 % renouvelable d’ici 2035, ce qui n’était pas encore
prévu lors de la conception de la première étape. Si les études le confirment, la
fourniture de chaleur sera complétée par la récupération de la chaleur du
tunnel du métro m3 à construire et à partir de géostructures du futur parking
souterrain centralisé.
Chacune de ces sources de chaleur sera exploitée de
manière optimale selon la saison: lors de la saison chaude, le chauffage à
distance sera utilisé en priorité, tant que les rejets de chaleur de l’usine
d’incinération des déchets de Tridel ne sont pas complétement valorisés, y
compris pour recharger les sondes afin d’assurer leur durabilité. La
récupération de chaleur des eaux usées et les sondes géothermiques seront
enclenchées en fonction des besoins de chaleur, pour en assurer 70 % en
hiver. Le réseau évoluera également: afin de pouvoir valoriser de manière
efficiente ces nouvelles sources renouvelables, une conduite supplémentaire, à
basse température (40-60°C) a été ajoutée dans tout le réseau. De plus,
l’ensemble sera optimisé par des stations en contracting dans chacune des
pièces urbaines.
Autoconsommation encouragée
SI-REN SA se chargera de la réalisation des centrales solaires photovoltaïques
sur l’ensemble des bâtiments. Les investisseurs seront incités à constituer des
communautés d’autoconsommation pour que les habitants puissent profiter
directement de l’électricité produite sur leur toit à un prix plus bas.
Exigences en durabilité élevées
Tout comme la première partie de l’écoquartier, cette 2e étape répond à des
exigences élevées en matière de durabilité. Ce concept énergétique permettra
d’atteindre les valeurs cibles globales de la société à 2000 W (vision finale à
2100) pour l’exploitation et pour la construction.
«Avec ce projet, nous nous appuyons sur les réussites de
la première étape des Plaines-du-Loup en termes énergétiques tout en optimisant
la sécurité d’approvisionnement et en continuant les innovations dans les
sources de chaleur renouvelable. Lausanne confirme son rôle de ville pionnière
de la transition énergétique, dotée d’infrastructures modernes, performantes et
respectueuses de l’environnement», précise le conseiller municipal en charge
des Services industriels de Lausanne (SiL).
Fin des travaux pour 2030
Le deuxième secteur de l’écoquartier verra le jour dès 2030. Le périmètre s’étendra
du parking du Vélodrome jusqu’au nord du stade de la Pontaise et jusqu’au stade
des Marronniers à l’est de la route des Plaines-du-Loup (aux abords de la
prison Bois-Mermet). Il accueillera environ 2500 habitants (1200 logements) et
quelque 26'000 m² de surfaces d’activités et équipements publics, dont une
école secondaire. Le plan d’affectation de la deuxième étape des
Plaines-du-Loup devrait être soumis à l’enquête publique au début de l’année
2026. Les investisseurs retenus pour participer à la transformation de ce
secteur de la ville seront dévoilés cet automne. Les travaux débuteront en
2027.