Lausanne lance de nouvelles pépinières à la rescousse de ses arbres
Le dépérissement de certaines essences d’arbres illustre l’impact du changement climatique, aggravant les îlots de chaleur en milieu urbain. Face à ce problème, la capitale vaudoise mise sur des pépinières-pouponnières pour cultiver localement les arbres de demain, adaptés aux conditions climatiques futures.

Crédit image: SPADOM, Ville de Lausanne.
De nouvelles pépinières produisent des arbres résilients face au changement climatique.
Historiquement dédié à la production de plantes annuelles et bisannuelles destinées au fleurissement des massifs urbains, l’Etablissement horticole de la Ville de Lausanne évolue aujourd’hui vers une mission d’avenir: produire les arbres de demain.
Après une expérience réussie aux Plaines-du-Loup, la Ville s’engage désormais dans la culture de jeunes arbres issus de graines soigneusement sélectionnées pour leur patrimoine génétique, en particulier des écotypes adaptés au climat projeté à Lausanne à l’horizon 2070. Ces semences proviennent d’arbres ayant évolué dans des régions comme les Balkans ou le bassin méditerranéen, aux conditions climatiques similaires à celles prévues dans les décennies à venir. Cette nouvelle orientation garantit une traçabilité des végétaux tout en assurant leur résilience future. Cette nouvelle production de plantes de l’Etablissement horticole vient compléter les arbres produits et fournis par les pépinières locales, de précieux partenaires avec lesquels la Ville travaille en étroite collaboration depuis de nombreuses années.
Des pépinières
enracinées localement
Une fois semés et cultivés au sein de l’Etablissement horticole, les jeunes
arbres sont transférés dans les pépinières-pouponnières de la Ville situées à
la Bourdonnette, (Service des parcs et domaines pour une surface de 2’000 m²)
et Romanel-sur-Lausanne (pour une surface de 4’800 m²). Cultivés sur 2 cycles
de 3 à 4 ans, ces arbres auront le temps de s’adapter au climat local et urbain
avant leur plantation définitive sur différents sites lausannois. Cette
démarche offre une double valeur : elle prépare le verdissement futur de la
ville tout en réduisant l’empreinte carbone liée au transport des végétaux. Au
total, ce sont 7000 jeunes arbres dans les serres de l’Établissement horticole
et 1500 arbres plantés en pleine terre sur le site de Romanel-sur-Lausanne. Une
soixantaine d’essences sont réparties dans ces pépinières.
Une pépinière urbaine destinée elle au pré-verdissement est située à l’avenue d’Echallens, avec la plantation d’environ 150 jeunes arbres représentant 15 essences différentes – dont des pins Napoléon, des aulnes de Corse ou des chênes de Hongrie adaptés au climat de demain. Ce type de pépinière a lui pour objectif de pré-verdir à proximité des futurs lieux de plantation.
Une
arborisation adaptée au climat
L’arborisation urbaine constitue un levier majeur face aux défis du changement
climatique, notamment dans la lutte contre les îlots de chaleur. Pour anticiper
les bouleversements climatiques à venir, les futurs arbres issus d’écotypes et
d’essences acclimatées à des climats plus chauds et secs, garantissent une
meilleure résilience du patrimoine arboré lausannois.
L’adaptation du couvert végétal urbain est ainsi pensée de manière progressive et raisonnée, en intégrant des essences capables de survivre dans les conditions futures. Natacha Litzistorf, directrice du Logement, de l’environnement et de l’architecture met en garde « Avec le changement climatique, certaines essences d’arbres souffrent et dépérissent. Il est donc essentiel aujourd’hui de trouver des solutions pérennes ».