Le canton de Fribourg reste aux commandes de son environnement
Le canton de Fribourg s’estime suffisamment armé administrativement et juridiquement pour maintenir l’intégrité des rives du lac de la Gruyère. Une initiative demandant une protection très stricte contre les appétits de divers promoteurs a été sèchement rejetée.

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Bien qu'artificiel, le lac pourra conserver ses richesses naturelles, la législation fribourgeoise étant suffisante à y veiller.
Le verdict des urnes ne change finalement rien à la situation des rives du lac de Gruyère. L’association Sauvez les Laviaux a toutefois porté le débat sur la place publique cantonale fribourgeoise, sur l’avenir d’un site exceptionnel et qu’elle estimait menacé par l’appétit des promoteurs immobiliers ou touristiques. Dans un contexte fortement émotionnel, le corps électoral a montré que les services cantonaux compétents pouvaient maintenir un développement économique doux au centre du canton, en préversant un patrimoine naturel de toute beauté.
La
vague artificielle de Morlon annihilée
La contestation est en fait venue de l’opposition à un projet de vague artificielle
sur les rives du lac, à Morlon. Mais ses promoteurs se sont vite heurtés à l’opposition
des riverains et du canton. Avec pour confirmation que la réserve naturelle
attenante aurait pu en souffrir. Toutefois, les initiants ont maintenu leur
combat, voulant empêcher tout développement immobilier sur les bords du lac
artificielle. Ils affirmaient ainsi leur volonté de maintenir intacte l’île
d’Ogoz et de contenir les velléités de construire des bâtiments au bord de
l’eau.
Une
richesse biologique et paysagère
Le canton de Fribourg a été toujours attaché à la préservation des rives du lac
de la Gruyère. Il a même réalisé quelques aménagements pour canaliser la
circulation piétonnière. Pour lui, l’initiative était trop restrictive et le
corps électoral cantonal lui a donné raison à près de 60%.. Si le lac n’est pas
inscrit dans la Constitution fribourgeoise comme patrimoine cantonal, il doit continuer
de présenter une richesse biologique et paysagère exceptionnelle.
Neuchâtel
en exemple
Bien peu de cantons protègent intégralement les rives de leurs plans d’eau.
Celui de Neuchâtel a fait figure d’exemple, en décidant en 1966 déjà de
contrôler l’aménagement des bords de son lac et de ses crêtes. Si les réserves naturelles
abondent, les textes constitutionnels sont encore sujets à interprétation
lorsqu’il s’agit de discuter la présence de l’homme en pleine nature.