Quatre Indonésiens traînent Holcim devant la justice zougoise
L’action civile intentée contre Holcim pour la « destruction » d’une île indonésienne a débouché sur une audience du Tribunal cantonal de Zoug. Quatre résidents de l’île de Pari, au nord-ouest de Djakarta, accusent le cimentier de détruire le climat en émettant trop de gaz à effet de serre.

Crédit image: Entraide protestante suisse
L’île de Pari est particulièrement menacée par la hausse du niveau des océans, conséquence du réchauffement climatique.
C’est une petite victoire du faible contre le fort, mais cela en dit long sur les possibilités de la justice en Suisse. Les quatre Indonésiens qui ont porté plainte contre le cimentier Holcim pour « destruction » de leur petite île de Pari ont été entendus par le Tribunal cantonal zougois. Malgré le refus de l’entreprise d’entrer en matière sur leur plainte. La justice rendra son verdict prochainement.
Au nom des plaignants, l’Entraide protestante suisse (Eper) espère que ce cas fera jurisprudence. Le Tribunal zougois n’a pas exclu la possibilité que d’autres entreprises puissent répondre de leurs actes devant la justice pour les mêmes motifs. Selon les juges, il en va de la liberté de tout un chacun, étranger ou non, de poursuivre des sociétés ou des organisations en Suisse.
Inondations
répétées
La population de l’île de Pari, dans l’archipel indonésien, accuse Holcim de
contribuer au réchauffement climatique en dégageant d’importantes émissions de
dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Le phénomène qui en découle, à savoir la
hausse du niveau des océans, met leur petite île en danger de submersion, comme
c’est le cas à divers endroits de la planète. Sur place, les caprices du climat
causent d’importantes inondations et par conséquent font fortement baisser les
revenus tirés du tourisme.
L’action civile engagée par les quatre Indonésiens n’est pas encore synonyme de victoire. Le cimentier se défend en affirmant mettre tout son potentiel industriel dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a réduit ses activités en Indonésie en 2009 en les vendant à un groupe local. Devant la justice, ses avocats ont contesté le fait de pouvoir prendre position sur la question climatique soulevée par la partie civile.