14:58 ECONOMIE

L'économie intérieure résiste en dépit de la baisse du commerce extérieur de cet automne

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Malgré une économie intérieure robuste, la faiblesse mondiale affecte l’économie suisse orientée sur l’exportation. L’Institut zurichois de recherches conjoncturelles (KOF) prévoit une croissance du PIB réel de 1,2% cette année et de 1,5% l’année prochaine.

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La consommation privée reste le pilier de l'évolution conjoncturelle suisse . Les experts zurichois se projettent jusqu'en 2025 pour l'étudier.

Selon les prévisions des experts de l'Institut zurichois de recherches conjoncturelles (KOF), le produit intérieur brut (PIB) suisse augmentera cette année de 1,2 %. Le taux de croissance prévue en 2023 reste ainsi pratiquement inchangé par rapport aux prévisions de juin dernier. Pour l'année 2024, le KOF tempère toutefois ses attentes.

Dans ses prévisions de juin, le KOF s'attendait encore à une hausse du PIB de 2,1 % et à une hausse de 1,7 % du PIB corrigé par les grands événements sportifs. La raison principale de cette révision est une évolution plus faible de la contribution du commerce extérieur calculée par rapport aux prévisions précédentes. Cela est principalement dû à un dynamisme plus faible des exportations de marchandises. Dans ses prévisions actuelles, le KOF élargit l'horizon de prévision jusqu'en 2025. Le taux de croissance du PIB total devrait être de 1,9 % dans deux ans. 

Un marché suisse du travail stable et solide
La robustesse du marché du travail reste l'un des principaux piliers de la conjoncture suisse.
Le KOF s’attend à un léger ralentissement l'année prochaine et l'année suivante, malgré une conjoncture un peu moins favorable. Après une forte croissance de 2 % cette année, l'emploi devrait progresser de presque 1 % l'année prochaine et l'année d'après. Le taux de chômage calculé par l'Office fédéral de la statistique (OFS) selon la définition de l'Organisation internationale du travail (OIT) augmentera certes un peu plus que prévu en moyenne annuelle en 2024, passant de 4,1 % cette année à 4,3 % (prévision de juin : 4,2 %). Il restera relativement bas et n'augmentera que de 4,5 % en 2025. Le taux de chômage au sens du Secrétariat d'État à l'économie (SECO) devrait également légèrement augmenter, passant de 2 % cette année à 2,2 % l'année prochaine et à 2,4 % en 2025, ce qui plaide également en faveur d'un environnement de marché du travail toujours favorable.

Les loyers et l'électricité alimentent l'inflation
L'indice des prix à la consommation (IPC) devrait augmenter de 2,2 % cette année, de 2,1 % l'année prochaine et d'environ 1,1 % en 2025. Dans ses prévisions précédentes, le KOF estimait que l'IPC augmenterait également de 2,2 % cette année, mais de 1,5 % l'année prochaine. La révision des prévisions pour 2024 s'explique principalement par le fait que les augmentations des loyers auront un impact plus important sur le taux d'inflation que prévu et que les prix de l'électricité augmenteront plus fortement en début d'année que prévu jusqu'à présent.

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Lors de sa réunion de septembre, la Banque nationale suisse (BNS) a décidé de maintenir son taux directeur à 1,75 %. Le KOF s'attend à ce que la BNS lâche la bride aux taux d'intérêt dans un avenir proche, après avoir relevé le taux de 250 points de base en l'espace d'un an environ. En décidant de ne pas relever son taux directeur, la BNS a encore creusé l'écart de taux avec la zone euro, qui se situe désormais à 2,25 points de pourcentage. Il faut s'attendre à ce que la BNS intervienne sur le marché des devises en vendant des devises afin de garantir un franc fort et de réduire encore le renchérissement importé. Le KOF s'attend encore à une appréciation du taux de change effectif nominal.

Consommation privée toujours déterminante
La consommation privée reste le pilier de l'évolution conjoncturelle suisse pour la période de prévision. Après que les consommateurs ont surtout consommé davantage de services au cours des derniers mois et que le commerce de détail s'est normalisé depuis le pic qu’il avait connu lors de la crise
sanitaire, ce dernier devrait lui aussi enregistrer une nouvelle croissance dans un avenir proche. Les ménages continuent de financer la consommation par un taux d'épargne qui a tendance à diminuer légèrement. Dans l’ensemble, la consommation privée devrait augmenter de 2,3 % en termes réels cette année et de 1,5 % les deux prochaines années.

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Le KOF prévoit que les salaires nominaux augmenteront de 2 % cette année, selon le calcul de l'indice suisse des salaires (SLI). Dans la mesure où le taux d'inflation sera supérieur à 2 % durant la même période selon les prévisions actuelles, les salaires réels stagneront cette année. L'année prochaine, l'augmentation des salaires nominaux devrait être légèrement supérieure et s'élever à 2,2 %. Cela implique une nouvelle année de vaches maigres pour l'évolution des salaires réels. Ce n'est qu'en 2025, lorsque les pressions inflationnistes auront nettement diminué, que les salaires réels devraient à nouveau augmenter sensiblement de près de 1%.

Perspectives mondiales mitigées
La demande internationale sera modérée au second semestre de cette année. Le PIB mondial pondéré par les parts des exportations suisses n'augmentera que modérément. En Chine, la reprise économique qui a suivi la fin de la politique «zéro COVID» au deuxième trimestre 2023 ne s'est pas poursuivie comme prévu, la dynamique s'est même affaiblie contrairement à de nombreuses prévisions. La Chine affiche actuellement une faiblesse conjoncturelle marquée par une crise immobilière ainsi qu'une demande de consommation hésitante. L'économie allemande connaît un ralentissement marqué se répercutant également sur la Suisse. Une petite lueur d'espoir vient de l’Amérique du Nord, où l'économie a évolué de manière plus positive que ne l'avait prévu le KOF cet été.

Le rôle géopolitique de l’inflation 
L'évolution de l'inflation et la politique monétaire qui en découle jouent toujours un rôle essentiel dans la prévention des risques. Des effets secondaires plus marqués pourraient conduire à une consolidation de l'inflation plus forte que prévu. Les banques centrales pourraient alors être contraintes de mener une politique monétaire encore plus stricte et de freiner fortement la conjoncture. D'autre part, l'inflation pourrait s'affaiblir plus rapidement que ne le prévoient les prévisions, ce qui permettrait à la politique monétaire de relâcher la bride plus tôt. L'intensification ou la survenue de conflits géopolitiques constitueraient de nouveaux autres risques baissiers lesquels affaibliraient le commerce mondial et/ou déclencheraient des chocs de prix des matières premières ou de l'énergie. L'éclatement de la bulle immobilière en Chine pourrait affecter plus longtemps et plus fortement la croissance économique chinoise et avoir un impact négatif sur le commerce mondial.

Nuages sur le secteur pharmaceutique
Le potentiel de rechute de la branche pharmaceutique constitue un risque particulier en Suisse.
A la suite de la pandémie, l'industrie chimique et pharmaceutique suisse a fortement augmenté la valeur ajoutée pour la production et la livraison de vaccins en 2021 et 2022. Le KOF part du principe que les capacités de production mises en place à cet effet dans le domaine de la biotechnologie seront désormais conservées en grande partie pour de nouveaux produits. Toutefois, si les capacités de production de l'industrie pharmaceutique devaient être fortement réduites, le PIB suisse en subirait également les conséquences.

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