L’aéroport de Sion bientôt géré conjointement par l’Etat et la ville
L’exploitation de la desserte par air de la capitale valaisanne – qui en détient la concession - doit pouvoir être assurée via une société mixte. Le Conseil d’Etat valaisan demande à son Parlement de garantir le développement du trafic aérien et du nombre de passagers d’ici 2040.
Crédit image: Etat du Valais
Le développement des infrastructures aéroportuaires valaisannes est l’affaire de tous, estime le gouvernement cantonal.
Le Conseil d’Etat valaisan a adopté le projet de loi sur la société de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Sion (LSGEAS) et l’a transmis au Grand Conseil pour examen l’année prochaine. Il vise la création d’une société d’économie mixte de droit privé, capable d’atteindre l’équilibre entre utilité publique, viabilité économique et durabilité. Son objectif est de garantir la pérennité sur le long terme de cette infrastructure, qui participe à la mobilité et la promotion économique et touristique de l’ensemble du territoire valaisan tout en contribuant au développement du pôle d’innovation pour les technologies aéronautiques et aéroportuaires.
Nombreuses
missions
Le projet de loi soumis au Grand Conseil valaisan fixe notamment les missions
de cette société, plus précisément la gestion des infrastructures, la sécurité
et la sûreté, le contrôle du trafic aérien, les services aux compagnies
aériennes, les douanes et l’immigration, la sécurité incendie, l’accessibilité,
l’environnement, la coordination avec les autorités ainsi que la gestion des
catastrophes et urgences.
Passagers
en hausse
Exigée par l’Office fédéral de l’aviation civile, la fiche du « Plan sectoriel
des transports, partie Infrastructure aéronautique (PSIA) » est en cours
d’élaboration, explique le gouvernement valaisan. Selon le scénario de base,
l’aéroport pourrait atteindre un trafic maximal de 48'900 mouvements annuels à
l’horizon 2040. A titre de comparaison, il a enregistré près de 42'000
mouvements en 2024.
Le nombre de passagers devrait quant à lui passer de 31'800 en 2024, à près de 75'000 d’ici quinze ans. La vision de l’Etat du Valais et de la Ville de Sion repose ainsi sur un taux de remplissage des avions plus élevé. Les infrastructures actuelles de l’aéroport, de même que sa desserte routière et en transports publics, sont dimensionnées pour absorber ces flux supplémentaires.
Gestion
partagée
Dans la vision cantonale, la société de gestion et d’exploitation reprend
l’ensemble des collaborateurs de l’aéroport de Sion. Son capital-actions est détenu majoritairement
par les collectivités publiques, soit au minimum 34 % par l’Etat du Valais et
20 % par la Ville de Sion. Dans un premier temps, il est envisagé que l’Etat du
Valais et la Ville de Sion détiennent respectivement 80 % et 20 % des parts.
Cette structuration permet aux collectivités publiques de garder la maîtrise de
cette infrastructure, dans le cas où la société devrait ouvrir son
capital-actions à un ou plusieurs tiers.
Nouveau
mécanisme de financement
Qu’il s’agisse de tourisme, de formation, d’innovation ou de sécurité civile,
l’aéroport de Sion bénéficie à l’ensemble du Valais. Il est donc légitime que
toutes les communes valaisannes contribuent à l’indemnité versée à sa société
de gestion et d’exploitation, estime le gouvernement.
Cette indemnité annuelle oscillera entre 3 et 6 millions de francs par an, en fonction du subventionnement de la Confédération. Elle sera versée selon une clé de répartition équilibrée de 70 % pour l’Etat du Valais, 20 % pour la Ville de Sion et 10 % pour l’ensemble des autres communes valaisannes, en fonction de leur population et de leur capacité d’accueil touristique. Par rapport à la situation actuelle, les mécanismes de financement de l’aéroport de Sion sont donc appelés à évoluer. Aujourd’hui, la Ville de Sion assume à elle seule la concession d’exploitation de l’aéroport, avec un soutien cantonal à hauteur de 50 % du déficit et 50 % des investissements.
Un
atout stratégique majeur
L’aéroport de Sion est le seul aéroport alpin de Suisse capable d’accueillir
des vols commerciaux, des opérations d’hélicoptères, l’aviation de loisir ainsi
que des activités militaires à petite échelle. Il garantit aussi la sécurité et
la connectivité des régions de montagne. Ses activités civiles génèrent des
retombées économiques importantes, estimées à 74,9 millions de francs selon une
étude de la HES-SO Valais-Wallis réalisée en 2022.