Une chercheuse bernoise plaide pour la création de forêts urbaines en Suisse
Chercheuse à la Haute Ecole bernoise d’architecture (BFH), Jerylee Wilkes-Allemann, souhaite recréer en milieu urbain l’effet bienfaisant et rafraîchissant d’une promenade estivale en forêt. Son travail plaide en faveur de la création d’espaces arborisés en ville.
Crédit image: Jakub Halun, CC_BY-SA_4.0
Copenhague, la capitale du Danemark, est une pionnière en matière de forêts urbaines.
Un été trop chaud peut devenir pesant, surtout en ville. Surtout lorsque l’asphalte y règne en maître. La Haute Ecole bernoise d’architecture s’en préoccupe, par un travail de recherches mené par Jerlylee Wilkes Allemann. La création de forêts urbaines peut remédier à rendre le cadre de vie plus agréable en milieu densément construit. Ne serait-ce que pour lutter contre les îlots de chaleur.
Le vert au centre des villes
« Ces forêts urbaines constituent le lien entre les régions rurales et les zones urbaines. Elles sont l’élément central des biocities », explique Jerylee Wilkes-Allemann. Les biocities représentent les villes du futur, où les espaces verts sont au centre de l’aménagement urbain. Elles se caractérisent par une conception globale intégrant plusieurs critères, par exemple l’architecture, la technique et le social.
Volonté politique à stimuler
« Malheureusement bien des villes ne reconnaissent toujours pas l’utilité et la valeur des forêts urbaines. Souvent, les arbres et les groupes d’arbres sont perçus comme une contrainte, un obstacle que l’on enlève, regrette la chercheuse. Or, dans le contexte du changement climatique, il serait particulièrement important d’apprécier, de protéger et de promouvoir les services des arbres ». Selon la chercheuse, il faut une volonté politique pour parvenir à intégrer les arbres et les forêts à l’aménagement urbain ; sinon, aucun changement social ne peut avoir lieu. Elle est convaincue que les forêts urbaines sont également possibles dans le cadre de nouveaux projets de construction : « Dans ce contexte, les arbres existants devraient être intégrés dès le début de la planification. Cette solution est bien plus judicieuse que d’abattre des arbres pour en replanter ensuite. »
Une multitude d’écosystèmes
Pour garantir à long terme un climat supportable dans les villes, la végétalisation y est essentielle. « Les arbres et les forêts apportent une multitude de services écosystémiques », souligne J. Wilkes-Allemann. « Ils fournissent de l’oxygène et filtrent en même temps les polluants atmosphériques. Ils offrent en outre des espaces de détente aux gens et contribuent à améliorer notre santé. » Il est prouvé qu’une promenade en forêt réduit le taux de cortisol, un indicateur du stress. J. Wilkes-Allemann estime que, par conséquent, il est particulièrement important de protéger et d’entretenir les forêts proches des villes, qui représentent environ 18 % des forêts suisses, pour que les citadins puissent se rafraichir lors des grandes chaleurs.