A Genève, les crues du Nant Manant sont domestiquées
Le Nant Manant, situé entre Genève et Lancy, a fait
l’objet de travaux de sécurisation pour prévenir les crues et stabiliser ses
berges fragilisées. Il s'agit également de restaurer le
milieu naturel et améliorer la sécurité et la mobilité dans le vallon. La
passerelle a été réouverte et les travaux pour la réalisation d’un nouvel
ouvrage démarreront en 2026.

Crédit image: Guilhem Vellut, CC_BY-SA_4.0
Ce point de passage est rouvert. Mais une nouvelle passerelle est en projet pour le remplacer.
Matérialisant la limite entre les communes de Genève
(rive gauche) et de Lancy (rive droite), le Nant Manant est un petit cours
d’eau situé au sud du Bois de la Bâtie. Il s’écoule à ciel ouvert sur un
linéaire d’environ 250 m. En aval, il est entièrement canalisé jusqu’à son
point de restitution dans la galerie de l’Aire, sous la route des Jeunes, avant
de rejoindre l’Arve au niveau du pont de Saint-Georges.
Erosion et débordements
Ce tronçon à ciel ouvert présentait une forte incision de son lit, accompagnée
d’érosions de berges. Ces phénomènes fragilisaient la stabilité du terrain et
mettaient en péril plusieurs ouvrages, dont les fondations d’une passerelle
piétonne. Le cheminement piéton/vélo longeant la rive gauche était également
partiellement menacé, ce qui laissait craindre pour la sécurité publique.
En
cas d’épisode orageux, ce cours d’eau peut passer d’un filet presque à sec à un
débit pouvant atteindre 2 m³ par seconde, un volume considérable pour un
ruisseau de cette taille. Avant les travaux, ces crues soudaines pouvaient
parfois provoquer des débordements jusqu’à la rue des Deux-Ponts. L’érosion
avait creusé le lit du cours d’eau, déstabilisé les berges et fragilisé les
chemins. A l’endroit où l’eau s’engouffre sous terre, les débris formaient souvent
des barrages. Les travaux menés visent à mieux gérer ces phénomènes naturels.
Dissiper l'énergie des crues
Les travaux menés par le Service des espaces verts (SEVE) se sont déroulés
entre avril 2024 et mai dernier. Le projet couvre 250 m linéaires de rivière,
avec l’installation d’une quarantaine de seuils dans le lit afin de dissiper
l’énergie de l’eau en cas de crue et ralentir son écoulement. 420 m² de chemin
en enrobé ont été retirés pour être rendus à la forêt. 740 m² de cheminement ont
été rénovés. 70 m linéaires de nouveaux garde-corps assurent désormais la
sécurité des cheminements et 3 candélabres, au lieu de 7 par le passé, ont été installés
entre l’engouffrement de la rivière et la route de Chancy.
Passerelle en stand-by
Les travaux sont financés conjointement par la Ville de Genève, qui a déjà voté
un crédit d’investissement de 1’534’500 francs, et la Ville de Lancy, qui doit
encore obtenir l’approbation du budget par le Conseil municipal lancéen, ainsi
que l’autorisation de construire pour la passerelle, dont les travaux sont
prévus dès le début de l’année 2026. Pensé comme un projet à la fois écologique
et fonctionnel, l’intervention comprend également un volet mobilité: la
passerelle permettra, une fois réalisée, d’enjamber l’ensemble du vallon et non
plus seulement le lit du cours d’eau, supprimant ainsi un important dénivelé et
facilitant les traversées. Les usagers ne seront plus contraints de descendre
et remonter les pentes opposées du vallon. La passerelle sera connectée à la
promenade Nicolas-Bouvier, qui relie le quartier de la Chapelle au bois de la
Bâtie.