Cargo Sous Terrain avance cahin-caha sous une forme réduite
Le projet de transports sous terre des marchandises à travers le Plateau suisse est déjà confronté à de multiples difficultés techniques et à des oppositions. A tel point que ses responsables l’ont déjà redimensionné pour être encore plus écologique.

Crédit image: Cargo Souterrain
Le transport des marchandises sous terre vise à désencombrer le réseau autoroutier en surface.
Le projet de transport de marchandises Cargo Sous Terrain connaîtra-t-il le même sort funeste que son prédécesseur Swissmetro ? Ses responsables viennent d’annoncer son redimensionnement, devant des difficultés d’ordre technique et devant la réticence des communes zurichoises et argoviennes choisies pour réaliser un premier tronçon test. Entièrement assuré par l’économie privée, le projet a en tout cas du plomb dans l’aile, révèlent la NZZ, la SRF et la RTS.
Pas de fonds
publics
Cargo Sous Terrain veut pouvoir transporter les marchandises entre Genève et
Saint-Gall à l’aide d’un réseau de tunnel. Le projet vise donc à désencombrer
le réseau autoroutier intervilles. La Confédération le soutient, par le biais d’une
loi régissant des conditions analogues à celles du chemin de fer. Aucun fonds
public ne sera injecté dans cette aventure, qui en est actuellement qu’à ses
prémisses.
Traction par
câble
La nouvelle mouture du projet est déjà moins chère : 25 au lieu de 35 milliards
de francs. En lieu et place d’un réseau sous-terrain de véhicules électriques,
elle prévoit un système de wagons tractés par câble pour acheminer les
marchandises entre des stations reliées à la surface par téléphérique. Les transports
par camion sont ensuite assurés localement. Cargo Sous Terrain a aussi dû se rendre
compte que le premier système risquait de provoquer des embouteillages dans le
tunnel. Et les communes concernées par une première mise à l’enquête, entre
Zurich et Härkingen, ont aussi émis plusieurs réserves, notamment en matière d’aménagement
du territoire. Enfin, Cargo Sous Terrain a aussi reconnu que les premières
techniques utilisées allaient générer beaucoup trop de chaleur. Et autant de coûts.
Le projet n’est pas encore mort. Il a aussi étudié la possibilité d’évacuer par pipeline le dioxyde de carbone dégagé par sa future exploitation en direction de Bâle pour être stocké en Norvège. Cela conduit Cargo Sous Terrain à s’inscrire comme un acteur majeur de la lutte contre le réchauffement climatique, indique la société dans un communiqué. Devant toutes ces difficultés, les investisseurs intéressés commencent à revoir leur engagement. En plus de toutes les oppositions que le projet va encore provoquer.