Hermance à couteaux tirés autour de la création d’un écoquartier

La construction d’un parking et de nouveaux appartements dans ce village de l’est genevois n’a rien d’un long fleuve tranquille. Malgré la qualité environnementale de ce projet, une partie de la population s’y oppose avec détermination. Le corps électoral tranchera le 28 septembre.

Crédit image: Argemi Bufano Architectes

Le projet prévoit des espaces végétalisés de qualité, mais cela ne séduit guère les défenseurs du patrimoine.

Localité au demeurant bien préservée, le village médiéval de l’est genevois se déchire autour de la construction de nouveaux appartements et d’un parking. Le corps électoral tranchera dans le vif le 28 septembre prochain, après avoir accepté l’étude de ce projet immobilier du bout des lèvres.

Un soutien obtenu de haute lutte
Ce projet de construction de 33 nouveaux appartements avait été soumis au corps électoral par le biais d’un crédit d’étude de 3,2 millions. Et le résultat de ce premier scrutin avait été incroyablement serré ! 50,71% des électeurs ont finalement accordé leur soutien à ce qui doit apporter une solution au développement fulgurant de l’habitat groupé dans la commune et à l’exode des jeunes.

Nouvelles foudres référendaires
L’exécutif communal a ainsi pu aller de l’avant. Il a fait voter un crédit de 20 millions de francs pour réaliser ce nouveau quartier doté d’un parking souterrain. Mais il a récolté à nouveau les foudres référendaires de la part de ceux qui dénoncent une atteinte de la valeur patrimoniale du centre de la localité.

Arguments aux antipodes les uns des autres
Le contexte de cette nouvelle votation est fortement émotionnel. L’exécutif de la commune explique le projet implique d’abord la démolition d’un chalet non protégé. Le futur quartier valorisera aussi l’image de la partie historique du village, et en particulier son église et sa tour. En ce qui concerne les questions patrimoniales, la construction des deux bâtiments d’habitation donnera à l’entrée de la localité un aspect plus aéré, selon l’exécutif. Le futur parking de 133 places sera mutualisé. La parcelle retenue sera enfin largement végétalisée par la plantation de nombreux arbres.

Un financement jugé opaque
L’exécutif a ainsi pu démanteler les arguments du comité référendaire lors d’une séance d’information. Les opposants à ce projet campent pourtant sur leurs positions. Ils dénoncent un projet « financièrement opaque « - réalisable par voie d’emprunt communal, susceptible de menacer le patrimoine bâti du village et son environnement, et tendant à exacerber les problèmes de stationnement vécus localement. Ils estiment que le développement de la parcelle posera plus de problème qu’il n’en résoudra.