L’avenir de la place du Marché d’Aigle repart pour un tour de scrutin
Le débat passionné qui secoue la cité chablaisienne à propos du réaménagement de sa place du Marché trouvera-t-il son épilogue à la fin de ce mois ? Le corps électoral doit trancher un conflit vieux de treize ans en se prononçant sur un projet ménageant la chère et le chou.
Crédit image: Ville d'Aigle
La place du Marché doit être davantage piétonne, plaide la Municipalité. Cette profession de foi ne plaît toujours pas aux commerçants du centre.
La contestation des projets de remodelage du centre d’Aigle et de sa place du Marché est à l’image de ses enjeux. La Municipalité a toutes les peines du monde à faire admettre sa vision d’un espace végétalisé et plus piéton, tant les oppositions sont fortes. Finalement, le peuple tranchera le 30 novembre dans ce dossier politiquement agité depuis des années.
Un processus
démocratique chahuté
Après l’échec d’un premier projet, jugé trop dispendieux, les autorités exécutives
avaient revu leur copie pour présenter une version plus light, pour un montant
de quelque 6 millions de francs. Mais, hélas pour elles, les référendaires
veillaient au grain. Une nouvelle récolte de signatures avait été lancée, et, malgré
quelques soupçons d’irrégularités, l’objet doit repasser par l’étape d’une votation
populaire, la Municipalité étant attachée à la poursuite d’un processus démocratique
normal.
Le
climat, enjeu prioritaire
Au coeur du conflit, la place de la voiture, sans cesse remaniée sous la
pression notable des commerçants qui craignent pour leur activité économique.
Les différents points de vue s’affrontent encore. A cet égard, les Verts
aiglons militent pour la solution de compromis que la Municipalité a dû
présenter à la suite du refus en 2024 d’un réaménagement de la place du Marché beaucoup
plus cher. Les enjeux climatiques sont prioritaires, indique le parti. L’automobile
n’est en est pas pour autant bannie du centre-ville, puisque des places de
stationnement sont maintenues.
Trois
exemples valaisans
Les partisans du projet rappellent aussi que de semblables expériences de cohabitation
entre automobilistes, activités commerciales, piétons et cyclistes sont un succès
à Martigny, Sion ou Monthey (VS). Le modèle appliqué dans ces trois villes se
base en effet sur l’attractivité du commerce local et des forains lors des
marchés, et sur l’implication du tissu associatif. Assez pour former un centre
de localité vivant et climatiquement exemplaire.
Une
spirale à inverser
Le 30 novembre, cela fera la troisième fois en treize ans que le corps électoral
aiglon se penchera sur l’avenir du centre de la localité. La Municipalité
espère que la spirale négative des deux précédents scrutins s’inverse.
Végétalisation et mobilité douce