Des experts neuchâtelois revoient la gestion d’un chauffage renouvelable
La production excédentaire d’électricité pour les pompes à chaleur doit être mieux maîtrisée, constatent les scientifiques du Centre suisse d’électronique et de microtechnique de Neuchâtel. Ceux-ci ont ainsi mis au point un contrôle intelligent tenant compte également de la météo.
Crédit image: Sebleouf, CC_BY-SA_4.0
Les pompes à chaleur sur les bâtiments, c’est très bien. Mais leur consommation doit aussi éviter le surrégime.
Plus d’autoconsommation d’électricité ne réduit pas forcément le montant de la facture. Les experts du Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) veulent peser de tout leur poids sur le débat énergétique, notamment en lançant l’idée de pompes à chaleur intelligentes reliées à des panneaux photovoltaïques. Ils joignent depuis cinq ans le geste à la parole, en menant à Neuchâtel un projet pilote basé sur l’intégration et le confort.
Le CSEM reste à la pointe de la recherche énergétique, notamment sur le front du solaire. Des experts veulent soutenir la réalisation des projets de la Confédération en matière d’énergie renouvelable. Les pompes à chaleur demeurent un maillon essentiel de la transition énergétique. Mais leur adoption reste à la traîne dans les bâtiments locatifs anciens, constatent les scientifiques neuchâtelois.
Trop de chaleur peut nuire
Il
faut donc mieux harmoniser la production de chaleur à celle d’électricité d’origine
photovoltaïque. Lorsque le soleil brille en hiver, les pompes ont tendance à
fonctionner en surrégime. Ce qui peut augmenter la température de sortie des
pompes et dégrader l’efficacité saisonnière des installations de chauffage
utilisant le renouvelable. C’est pour cette raison que les experts du CSEM ont
conçu une nouvelle approche qui calcule le meilleur plan à partir d’un modèle physique
de bâtiment et de son installation de chauffage avec les prévisions météorologiques.
La consommation d’électricité est donc déplacée vers des périodes à faible tarif tout en préservant le rendement des pompes à chaleur. Des thermostats connectés font le reste. Sans que les occupants d’un bâtiment aient à en souffrir. Grâce à la méthode, le coût unitaire de l’électricité par pompe à chaleur a été réduit de 11%. Le projet développé par le CSEM a aussi augmenté l’autoconsommation de son bâtiment test. Les grands immeubles résidentiels, estiment les experts, doivent pouvoir assurer leur gestion énergétique de manière prédictive et meilleure marché.