L’EPFL amincit le toit d’un pavillon en testant le recours au béton textile
Des étudiants de l’EPFL et du Brésil ont érigé au Smart Living Lab un petit pavillon en béton textile, qui innove par sa légèreté et sa résistance statique. Ce projet, conçu dans le cadre d’un programme de cours interdisciplinaire, vase poursuivre ces prochaines années.
Urgence climatique oblige, la recherche de bétons plus écologiques s’oriente notamment vers le recours à la fibre de carbone pour l’armature. 26 étudiants en architecture et en génie civil de l’EPFL et de Salvador de Bahia, au Brésil, ont donc participé en août à un atelier à Fribourg. En quatorze jours, ils ont ainsi construit un prototype de structure modulaire en béton textile.
Remplacer l’acier
Le béton textile n’est pas une nouveauté dans le domaine de la construction. Il est remis au goût du jour par la nécessité de se tourner vers des procédés plus respectueux de l’environnement. En lieu et place d’acier, il utilise une armature faite de fibres de carbone, de verre ou de basalte, avec un enduit de résine ou d’acrylates.
Moins d’un centimètre d’épaisseur
Les participants à cet atelier ont donc construit au Smart Living Lab de Fribourg un pavillon d’une structure et d’une légèreté impossible à obtenir avec du béton armé classique. Le coffrage du métal et la technique employée a permis ce tour de force. La coque de la toiture possède une épaisseur de 9mm tout en offrant une excellente résistance statique. L’armature est faite de fibres de carbone. Le pavillon restera en place pendant l’hiver pour éprouver sa résistance au gel.
Economies de CO2
Pour les responsables de l’atelier, ce type de construction a un avenir prometteur. Elle implique une réduction sensible des matériaux et une utilisation de ciments durables. Elle permet ainsi d’importantes économies de CO2. Chaque élément porteur est de plus démontable, réutilisable et transportable par une ou deux personnes. L’utilisation de béton textile rend possible l’auto-construction sans recourir aux engins lourds de chantier. Elle permet de construire des logements qui allient simplicité et haute résistance aux éléments extérieurs.
Testé dans les favelas
La recherche menée par l’EPFL et son homologue brésilienne s’inspire de travaux notamment dans les favelas pour résoudre d’importants problèmes de corrosion dans la construction. Elle a démarré il y a quatre ans, et la construction de ce pavillon est l’aboutissement de plusieurs années d’investigations.