Les transports à sustentation magnétique adaptés à une Suisse exiguë
Les transports coûtant toujours plus cher, la Haute école spécialisée de Suisse occidentale plaide pour des procédés intégrant économie et société pour mieux dessiner la mobilité de demain. Un groupe de recherches veut mieux adapter le réseau à la réalité d’une Suisse exiguë.

Crédit image: HES-SO
Le véhicule à sustentation magnétique MoLinHo peut transporter des charges de moins de 100 kg.
Etendre le réseau de transports publics est souvent synonyme de frais pour les usagers et de coûts supplémentaires pour les autorités. Les Hautes écoles romandes proposent de conjurer ce phénomène de surchauffe par l’innovation. Elles proposent donc de modifier durablement la mobilité de demain en se basant sur les techniques de la grande vitesse déjà développées il y a une trentaine d’années par le projet Swissmetro.
Entre techniques
et réalité territoriale
Les domaines de l’ingénierie et de l’architecture de la Haute Ecole spécialisée
de Suisse occidentale (HES-SO) ne croient pas à une solution importée pour résoudre
les problèmes de saturation des réseaux de transports, du respect des principes
de développement durable ou de la pression foncière. Les chercheurs veulent adapter
la haute vitesse à la réalité d’une Suisse exiguë. Ils ont donc groupé les
compétences développées à Fribourg, Genève, Valais et Vaud pour former un
groupe interdisciplinaire en projets innovants de transports, le Gripit.

Crédit image: HES-SO
A Sion, cette nouvelle infrastructure ferroviaire permet à des véhicules à sustentation magnétique d’y circuler jusqu’à une vitesse de 130 km/h.
Le Gripit concentre, selon un communiqué de la HES-SO, son activité sur deux axes. Le premier développe une approche systémique entre technique, économie et société. Le second prône le développement de nouveaux systèmes de propulsion de véhicules, de sustention magnétique et d’aérothermie. A Sion (VS), une piste de 100 m de longueur a permis de tester un véhicule à sustentation magnétique passive capable d’atteindre une vitesse de 130 km à l’heure. Les chercheurs ont aussi conçu MoLinHo, un autre véhicule couplé à une sustentation magnétique hybride, qui ouvre des perspectives prometteuses au secteur ferroviaire pour le transport de charges de moins de 100 kilos.
Reconnaissance
internationale
Le groupe a déjà eu l’occasion de tester la validité de son discours lors de
manifestations d’envergure internationale. Il veut s’assurer que les nouveaux
projets d’infrastructures s’intégreront harmonieusement dans le paysage, tout
en étant économiquement viables. Il se défend de cultiver l’utopie. Il veut que
les techniques les plus récentes prennent en compte la performance, la sécurité,
la maîtrise des coûts et l’acceptabilité sociale. Une réflexion qui a plombé
par exemple la première mouture de la future ligne ferroviaire directe entre Neuchâtel
et La Chaux-de-Fonds, heureusement corrigée depuis.