Rénovation énergétique: le défi de gérer électricité, CVS et régulations MCR

Densification. Surélévation. Rénovation. Le triptyque est désormais bien connu dans les cités romandes. Nombre d’entreprises totales ou générales se font fort de mener à bien de tels chantiers. Encore faut-il pouvoir gérer efficacement toute la technique : CVS, électricité et régulations MCR (mesure, commandes, régulations).

Crédit image: Jean-A. Luque

Genève se distingue par rapport à d’autres cantons. L’Office cantonal de l’énergie recommande que 30 % des besoins d’un bâtiment soient couverts par du solaire thermique. Opération menée avec succès lors de la surélévation de Florissant 14.

A Genève, un petit immeuble sis à Florissant 14 vient d’achever sa transformation cet été. L’édifice de 7 niveaux a grandi de 2 étages supplémentaires. Une surélévation luxueuse avec deux appartements d’une centaine de mètres carrés chacun par niveau et de magnifiques baies vitrées. Un joli contraste avec les quatre logements par étages situés dans les murs d’origine. Cette transformation a bien sûr été l’occasion de rénover tout le système de chauffage, ventilation, sanitaires et l’électricité des communs, production photovoltaïque incluse. L’ensemble des travaux techniques ont été délégués à Romande Energie Services.

Quelle: Jean-A. Luque

Avant : un simple toit plat avec étanchéité, gravier et puits de lumière.

Quelle: Jean-A. Luque

Après : une toiture valorisée avec des panneaux photovoltaïques et thermiques.

Mathieu Bredouaire, responsable immobilier de cette dernière, explique : « Nous sommes partenaires de longue date et de confiance. L’entreprise totale nous a transmis les plans d’architecte et un cahier des charges prédéfini. Nous avons mandaté un bureau d’ingénieurs pour les études CVSE et réalisé le chiffrage pour toutes les techniques. Nous nous contentons du rôle d’entreprise d’exécution. »

Recommandations suivies à la lettre
La nouvelle toiture plate n’est pas restée vide bien longtemps. Et pour mettre à profit sa surface, les recommandations de l’Office cantonal de l’énergie sur la valorisation des toits ont été scrupuleusement suivies : 30% des besoins doivent être couverts par du solaire thermique. C’est ainsi que deux rangées de 15 m² de panneaux thermiques ont été installées pour l’eau chaude sanitaire. A cela ont également été ajoutés huit panneaux photovoltaïques de 420 W pièce pour l’autoconsommation d’électricité. Et pour ajouter au confort de l’immeuble une ventilation mécanique simple flux hygroréglable (dont les soupapes s’ouvrent ou se ferment selon l’humidité) a été aménagée. Auparavant, rien de tout cela n’existait. En ce qui concerne le chauffage, l’édifice a bénéficié d’une dérogation pour continuer à consommer de l’énergie fossile. Une solution transitoire dans la mesure où il est prévu qu’à moyen terme le bâtiment soit raccordé au chauffage à distance (CAD). Le brûleur à mazout a été remplacé par un modèle pour le gaz. Les collecteurs, pompes, vannes, régulateurs, compteurs ont tous été remplacés ainsi que le MCR.

Dans les deux niveaux supérieurs flambants neufs, le chauffage au sol par plancher basse température a été privilégié. Les radiateurs des anciens appartements ont pour leur part été équipés de vannes thermostatiques. En ce qui concerne l’électricité, une nouvelle alimentation a été faite pour les étages surélevés. Coût total de ces opérations techniques : 4700 00 fr. études comprises.

Au-delà du prix, l’entreprise totale y trouve surtout un avantage : elle se simplifie la vie. Elle ne gère pas les deux électriciens, deux chauffagistes, deux sanitaires et le technicien MCR qui ont œuvré de concert. Elle n’a de contact qu’avec un seul interlocuteur, le chef de projet. A charge pour lui de coordonner et mener à bien toute la technique.

Développer le contracting
Au-delà du cas d’espèce, Genève est en avance sur nombre d’autres cantons pour forcer la rénovation énergétique. Résultat : beaucoup de PPE de 4 ou 5 étages se retrouvent dans l'obligation légale de procéder à un assainissement énergétique. Mais ce n’est pas si simple. Les propriétaires ne savent pas vraiment par où commencer ni à qui faire appel. Et surtout, ils n’ont pas forcément le financement. Par exemple, il n’est pas évident de pouvoir investir 600 000 fr. dans de tels aménagements ou de trouver une banque prête à s’engager.

Crédit image: Jean-A. Luque

Une ventilation mécanique simple flux hygroréglable a été aménagée.

Romande Energie propose une solution clé en main, comme l’explique Mathieu Bredouaire : « Nous mettons en avant notre expertise globale et proposons à ces propriétaires l’équivalent d’un contracting multifluide. Nous nous occupons de tout, depuis la conception jusqu’à la pose du matériel ainsi que la maintenance des installations techniques. Et nous concluons des contrats de vente de chaleur pour nous y retrouver sur le long terme. » Une solution d’avenir.