Ecologie et patrimoine réunis dans une rénovation canadienne

Le cabinet d'architecture Jodoin Lamarre Pratte a transformé ses bureaux en trois étapes, en valorisant le bâti existant, la création artistique locale et des espaces ouverts propices à l’échange. Ce projet incarne une démarche durable, avec une large utilisation du bois et des aménagements conçus pour un confort maximal.

Crédit image: V2com, Nanne Springer

Le bois a été utilisé pour ses qualités structurelles, esthétiques et acoustiques. Le profil rainuré (ou en dents de scie) conçu pour les plafonds absorbe davantage le son qu'une surface plane, tout en ajoutant une composition architecturale rythmée.

Compte tenu de sa croissance rapide, le bureau d’architecture Jodoin Lamarre Pratte a modernisé ses bureaux en trois phases successives. Il a construit une extension de 516 m², rénové les intérieurs des deuxième et troisième étages d’un ancien bâtiment industriel et réaménagé son rez-de-chaussée. Ce projet lui a permis de démontrer sa capacité à développer des techniques de construction de pointe, ainsi que son engagement en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il a également permis de repenser l'espace en fonction de ses nouveaux besoins, en l'ouvrant pour laisser entrer autant de lumière naturelle que possible. L’utilisation de matériaux naturels comme le bois, de couleurs sobres et d’un mobilier simple mettent en valeur la structure du bâtiment que ce bureau occupe.

Multiplier les collaborations
Le cabinet a augmenté le nombre de ses postes de travail sans compromettre ses dimensions. Il a veillé au confort de son personnel, notamment par la création d’espace repas avec café-bar, d’une terrasse, de salles de réunion vitrées, d’une bibliothèque de matériaux, d’un atelier de création. L'équipe de conception a tenu à honorer le patrimoine bâti en minimisant ses interventions sur la structure existante. Elle a développé un design épuré et discret qui met en valeur la structure apparente de l'ancien bâtiment, vestige du passé industriel de sa ville.

Crédit image: V2com, Nanne Springer.

La chaleur du bois diffuse la lumière naturelle et artificielle et maximise le confort, tant pour l'agrandissement que pour le plafond du rez-de-chaussée.

Le grand espace ouvert du rez-de-chaussée offre plusieurs possibilités en tant qu'espace de travail flexible et lieu de rassemblement, avec des bureaux non attribués et une porte de garage pour accueillir des événements. Le plafond en bois caractéristique, avec ses propriétés acoustiques et son éclairage intégré, anime l'espace et crée une atmosphère chaleureuse et relaxante propice aux rencontres. Ses détails d'assemblage rappellent à la fois l'identité de l'entreprise, grâce à l'utilisation d'une grille orthogonale, et de la structure de l'extension du bâtiment.

Consciente de l'impact de l'art sur le bien-être et de l'importance de son intégration réfléchie dans l'architecture, la direction a acquis de nouvelles œuvres dans le cadre du projet. Cette initiative a mis en valeur le travail diversifié d'artistes contemporains locaux tels que Nicolas Baier, Geneviève Cadieux, Chromogenic Curmudgeons, Jeanette Johns, JJ Levine et Elisabeth Picard. Un concours interne d'art numérique a également été organisé afin d'encourager la créativité des employés et de donner vie à un grand écran dans le studio du rez-de-chaussée.

Mettre l'accent sur l'innovation
Pour l'agrandissement, l'équipe de conception s'est fixé comme défi de construire en bois pour un coût comparable à celui d'une construction en béton. Elle a mis au point une solution structurelle innovante combinant l'acier, le béton et le bois d'ingénierie. Une façade en verre expose la structure en bois, tout en offrant aux employés une vue imprenable sur l'extérieur. Le soir venu, le volume se transforme en une boîte lumineuse, telle une scène de théâtre pour les activités qui se déroulent à l'intérieur.

Cèdre rouge utilisé
La terrasse sur le toit, un espace accueillant utilisé par les employés pendant les pauses ou pour des événements, a été construite en cèdre rouge, une essence de bois choisie pour sa résistance à la torsion et au fendillement. Non seulement il s'adapte à de grandes variations climatiques, mais il contient également une huile essentielle qui bloque la croissance des moisissures. Le cèdre rouge est une ressource renouvelable qui provient généralement d'exploitations réglementées dans l'Ouest canadien.

Le projet intègre plusieurs principes de développement durable visant à réduire son empreinte carbone, notamment par l’optimisation des matériaux, la réduction de l’éclairage artificiel, et le remplacement des systèmes mécaniques par des équipements plus performants. Il favorise également la nature et la mobilité active grâce à l’intégration de végétation, d’espaces pour les cyclistes, et à des solutions de toiture et de gestion des eaux pluviales.