09:25 ARCHITECTURE

Le BIM a pleinement contribué à la réalisation du Vortex

Teaserbild-Quelle: Jean-A. Luque

Une rampe de 2,8 km qui relie plus de 700 logements sans interruption sur 27 m de hauteur! Sans la maîtrise BIM de Losinger Marazzi et Itten + Brechbühl, il aurait été difficile de construire Vortex, ce village olympique qui sera reconverti en logements pour étudiants à Lausanne. Sur le chantier, une dizaine de sous-traitants sur 60 ont directement travaillé avec des tablettes ou des téléphones. Le début d’une révolution qui va toucher tous les corps de métier et se traduira par une plus grande efficience.

La géométrie pure du cercle. La symbolique éternelle de l’anneau. Difficile de dessiner un édifice plus harmonieux et en adéquation avec le drapeau olympique. A ce titre-là, le village olympique des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) à Lausanne - et futur complexe de logements pour étudiants - est une réussite. Construit sur le site de La Pala, à dix minutes à pied de la Bibliothèque cantonale universitaire de Dorigny et du Rolex Learning Center de l’EPFL, Vortex est un bâtiment tout en rondeur avec pour particularité principale une rampe hélicoïdale de 2,8 km qui relie ses huit étages et culmine à 27 m de hauteur.

Elégance et harmonie

Ce «village» étudiant, inspiré par les résidences communautaires chinoises ancestrales des tulous, se distingue par son élégance épurée et sa relation harmonieuse avec son environnement. Impossible de rêver plus bel écrin pour héberger les 1700 sportifs des JOJ cet hiver, puis les étudiants et hôtes académiques de demain dans 712 unités de logement allant du studio au 4 pièces avec vue, en colocation ou non.

Vivre ensemble

La rampe en pente douce (1%) de Vortex symbolise à merveille cette volonté de «vivre ensemble». Tous les logements se situent le long de ce chemin continu et commun de 2800 m. Ce qui renforce le sentiment d’appartenance et développe les contacts et les échanges. Un lieu de

rencontre magnifié par l’immense cour intérieure d’un diamètre de 105 mètres. Et une surface de plancher totale des logements et du programme public (centre de vie enfantine, culturelle et associative, restaurants, commerces) d’environ 36’700 m2.

Course contre la montre

Le bâtiment a été livré dans les délais, à fin octobre. Une gageure rendue possible par l’expertise BIM de Losinger Marazzi et Itten + Brechbühl qui depuis mai 2017 se sont engagés dans une véritable course contre la montre.

Structure complexe

Il ne faut pas s’y tromper, sous son apparente simplicité, le Vortex cache une structure géométriquement complexe à appréhender. «D’abord entre les coursives intérieures et extérieures, les diamètres sont différents, décrit Miguel Bermudez, coordinateur BIM de Losinger Marazzi. Le diamètre intérieur est de 105 m; celui de l’extérieur de 137 m. Ensuite, les dalles des unités de logement doivent être horizontales, alors même que la pente de la coursive est de 1% en permanence. Il nous a fallu jouer avec ces courbes et ces inclinaisons, ainsi que les différences altimétriques permanentes pour maîtriser l’édifice». Pour y parvenir, chaque étage ou tour de bâtiment a été élevé avec 60 dalles.

Coordination délicate

Tout le chantier a été conçu en open BIM. Losinger Marazzi et Itten + Brechbühl ont créé un modèle de référence du projet, sur la base duquel les intervenants spécialisés ont créé leurs modèles respectifs dans ses logiciels natifs, et ils les ont partagé en format IFC, en synchronisant une partie des données à la base données dRofus. La coordination des différents modèles incombait à Miguel Bermudez. «Cela a été sans aucun doute une des tâches les plus lourdes et compliquées. Chaque semaine pendant huit mois, nous avons tenu une séance de coordination. Cela impliquait de recevoir toutes les données deux jours avant la réunion pour les analyser, les vérifier, relever les points de conflit et les renvoyer à toutes les parties avant d’en débattre».

Tablettes et téléphones

«Les plans ne pouvaient pas être utilisés tant que nous n’avions pas visité le chantier et validé la suite, ajoute Eric Burg, directeur du projet chez Losinger Marazzi. Une dizaine de sous-traitants sur 60 ont directement travaillé avec des tablettes ou des téléphones. Les autres, qui n’ont pas encore forcément fait le saut vers le BIM, disposaient de plans 2D sous forme de papier.»

Salles de bains uniques

L’une des innovations dont Miguel Bermudez est le plus fier est à n’en pas douter l’implémentation du BIM pour les salles de bains: «Nous avons dû poser 916 pièces d’eau et chacune, ne serait-ce que par son agencement, sa position, et surtout son réglage technique, était unique. Concrètement, nous avons quand même réussi à réduire à 22 le nombre de modèles différents». La clé de la réussite s’est nichée au coeur même du dispositif: la base de données qui se devait d’être impeccable et où la codification des pièces était précise et unique. Après, il ne restait plus qu’à transmettre numériquement les spécifications de production au fabricant espagnol et attendre la livraison…» Un succès sur toute la ligne.

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