16:36 ARCHITECTURE

Le Biopôle d’Epalinges à la pointe de la lutte contre le cancer

Écrit par: Jean-A Luque
Teaserbild-Quelle: Photodrone.pro, Pedro Gutiérrez

Après deux ans et sept mois de travaux, le bâtiment SE-C vient d’être livré et a accueilli ses premiers collaborateurs. A terme, près de 250 chercheurs du CHUV, de l’Université de Lausanne et du Ludwig Institute for Cancer Research (LICR) vont travailler dans cet édifice d’une surface totale de 9100 m².Le complexe compte 2 niveaux inférieurs avec notamment une salle blanche, animalerie de 1500 m2, un centre IRM, et 4 niveaux supérieurs comptabilisant 300 laboratoires, des bureaux et des espaces d’accueil, dont un auditoire.

Biopole SE-C 1

Crédit image: Photodrone.pro, Pedro Gutiérrez

Le complexe est posé sur un plan en L qui offre l’avantage de proposer de nombreuses façades vitrées. Le parvis est séparé par de discrets plots sphériques au sol. Ces derniers délimitent, d’un côté, la voie piétonne vers l’entrée de l’édifice, et de l’autre, un accès réservé aux véhicules lourds.

Sur les hauts de Lausanne, à Epalinges (VD), le campus Biopôle est un parc scientifique de huit hectares qui a pour but d’accueillir des sociétés principalement actives dans le secteur des sciences de la vie, centrées sur l’oncologie, l’immunologie, les biotechnologies, la santé personnalisée et digitale. Ce complexe aux allures de cité en chantier veut allier recherche de pointe et qualité de vie avec, autour d’une esplanade publique, de nombreux services à disposition : restaurant, fitness, mobilité douce, accès bus et tram, parking …

Mi-octobre, le campus a franchi une étape décisive avec son dernier-né : un tout nouveau centre de recherche contre le cancer. Après deux ans et sept mois de travaux, posé sur un impressionnant belvédère, le bâtiment SE-C vient d’être livré et a accueilli ses premiers collaborateurs. A terme, près de 250 chercheurs du CHUV, de l’Université de Lausanne et du Ludwig Institute for Cancer Research (LICR) vont travailler dans cet édifice d’une surface totale d’environ 9100 m².

Coincé dans un réseau dense de constructions, ce bâtiment de six niveaux fait partie d’un ensemble de trois ouvrages spécifiquement voués à la lutte contre le cancer. Ce lot est géré en entreprise totale, du concours à la remise totale de l’ouvrage clé en main, par HRS Real Estate SA. Le premier bâtiment, SB-B, composé de laboratoires et bureaux comprenant des espaces de services, espaces communs, surfaces de stockage et surfaces mutualisées, ainsi qu’un parking souterrain de 278 placesa été achevé en 2023. Le SE-C vient de l’être. Quant au troisième, en contrebas des deux premiers, il devrait démarrer l’année prochaine et regroupera plateformes de médecine de précision et d’immuno-oncologie. Il est également destiné à recevoir des patients.

Biopole SE-C 3

Crédit image: Photodrone.pro, Pedro Gutiérrez

Coincé dans un réseau dense de constructions, le bâtiment SE-C fait partie d’un ensemble de trois ouvrages spécifiquement voués à la lutte contre le cancer. Le premier construit, SB-B, se trouve à gauche de l’image, tout en longueur. Le troisième doit démarrer l’année prochaine et se situera en contrebas des deux édifices déjà en activité.

Le bâtiment SE-C est posé sur un plan en L qui offre l’avantage de proposer de nombreuses façades vitrées. L’espace libéré par la construction sur la parcelle quadrangulaire permet de dégager un parvis généreux, astucieusement séparé par de discrets plots sphériques au sol. Ces derniers délimitent, d’un côté, la voie piétonne vers l’entrée de l’édifice, et de l’autre, un accès réservé aux véhicules lourds venant notamment livrer les gaz nécessaires à la recherche.

Le complexe se compose de deux niveaux hautement spécialisés en sous-sol. La technique est condensée au -2 sur 1500 m² ; des espaces y sont aménagés pour stocker entre autres de l’argon, de l’air comprimé, du CO2, de l’O2, des générateurs d’azote et des réservoirs contenant trois sortes d’eau différentes (normale, adoucie et osmosée) qui alimentent les réseaux desservant les laboratoires du centre. C’est au -1 que se situe l’animalerie, une salle blanche de 1500 m². Un groupement de pièces borgnes baignées en permanence dans une lumière légèrement rosie qui simule les cycles circadiens. On y trouve également des équipements de cryogénie et une IRM.

Biopole SE-C 8

Crédit image: Jean-A. Luque

En sous-sol, l’animalerie est baignée en permanence dans une lumière légèrement rosie qui simule les cycles circadiens.

Les quatre niveaux de surface sont pour leur part baignés de lumière naturelle. Pas moins de 1500 m² de vitrages habillent en effet les façades. Au rez, un immense hall d’une blancheur éclatante permet d’accéder à l’auditorium de 129 places. L’architecture du LICR se veut à l’image de la recherche : clinique et fonctionnelle.A chaque niveau, une aile – celle de la partie nord – est dévolue aux laboratoires et locaux techniques. L’aile sud est, elle, réservée aux bureaux et parties communes. Et bien sûr, toutes les portes ou presque sont contrôlées électroniquement et ne se déverrouillent qu’avec un badge.

L’ADN en guise d’escalier
Seule touche d’originalité dans cet univers immaculé et aseptisé : un escalier en colimaçon qui relie les trois étages supérieurs. Presque insolite avec sa forme hélicoïdale qui tranche avec l’angularité des lieux, il se veut sans doute une référence à l’hélice moléculaire de l’ADN.

Biopole SE-C 7

Crédit image: Jean-A. Luque

La surface en toiture est mise à profit pour faire cohabiter ventilation, aérofroidisseurs et panneaux photovoltaïques.

« La construction proprement dite de l’édifice est assez simple, explique Badreddine Khabouze, chef de projet HRS. On a développé du poteau-dalle jusqu’en haut avec une combinaison d’éléments traditionnels et d’éléments préfabriqués en façade. Pour assurer l’homogénéité visuelle de l’ensemble, nous avons joué, à chaque niveau, sur des murs d’allège et des vitrages qui montent jusqu’à la dalle. Les menaux en céramique blanche ont pour leur part tous été posés à la main individuellement. »

« La principale complexité de cet ensemble est liée à la technique, précise Badreddine Khabouze. Et là, notre planification BIM s’est révélée particulièrement précieuse. Si nous avions travaillé à l’ancienne avec des plans 2D, nous aurions perdu des mois de travail en phase d’étude. Là, grâce à notre BIM Manager et son coordinateur technique, nous avons pu anticiper les problèmes, les régler sur la maquette numérique avant même d’y être confrontés sur le terrain. Tous nos mandataires ont travaillé avec le BIM, toutes les entreprises ont eu accès à la maquette numérique même si nous leur avons livré les plans actualisés en 2D. Nous avons eu en permanence et en temps réel une vue d’ensemble du chantier. Le but final étant de remettre aux maîtres d’ouvrage une maquette renseignée pour qu’ils puissent appliquer leur facility management. »

Biopole SE-C 4

Crédit image: Jean-A. Luque

Ce centre de recherche dispose d’un auditorium de 129 places.

Une organisation du travail rigoureuse et extrêmement soignée a été nécessaire tout au long du chantier. Elle a d’ailleurs été requise d’emblée, dès mars 2022, lors de la phase de terrassement et de travaux spéciaux. En effet, dans cet environnement déjà habité, composé de chercheurs et de laboratoires en activité, la gestion du bruit et surtout des vibrations parasites a été un véritable défi. « Nous ne pouvions pas nous permettre d’affecter les travaux des laboratoires voisins, confirme le chef de projet. Il était exclu de dépasser certains seuils limites. Les vibrations ont été mesurées en permanence et nous avons aménagé les travaux en fonction des expériences menées alentour, ce qui a exigé une planification et coordination de tous les instants. »

Biopole SE-C 6

Crédit image: Jean-A. Luque

Dans les bureaux et couloirs, toute la technique reste apparente et donne un aspect industriel au complexe.

Le campus Biopôle est relié au chauffage à distance. Le SE-C, labellisé Minergie P-ECO, ne fait pas exception. Sa toiture est équipée de panneaux photovoltaïques. Et l’ensemble de son installation technique a été pensé et réalisé pour économiser un maximum d’énergie avec la possibilité de récupérer 500 kW en chauffage et autant en rafraîchissement. L’édifice est également conçu et dimensionné pour répondre à d’éventuels développements futurs

Le bâtiment a été financé par un crédit d’investissement de 63,2 millions de francs accordé par le Grand Conseil du canton de Vaud.

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