Le canton de Vaud remet la protection de Lavaux à l’enquête
Toucher au paysage protégé du périmètre de Lavaux exige beaucoup de doigté. Le plan d’affectation de la zone repart pour une mise à l’enquête, ordonnée par le Grand Conseil vaudois. Les députés veulent surtout sauvegarder le vignoble et ses multiples exploitations.
Crédit image: Vevey.ch
Le vignoble est morcelé, ce qui rend complexe sa protection.
Le Parlement vaudois veut mieux codifier les projets de construction dans le périmètre de Lavaux protégé par l’Unesco depuis 2007. Le développement des zones à bâtir se heurte en effet assez souvent aux défenseurs de ce paysage aussi magnifique que préservé. Il s’agit de faire respecter à la fois les dispositions légales définies en 2014 par votation et de les adapter. C’est pour cette saison qu’une mise à l’enquête du plan de zone est nécessaire avant de reprendre les débats parlementaires.
La nouvelle procédure s’inspire d’un premier plan mis à l’enquête il y a six ans. Ce dernier avait rencontré de nombreuses oppositions. Il touche les zones viticiles des communes de Bourg-en-Lavaux, de Chardonne, de Chexbres, de Corseaux, de Jongny, de Lutry, de Puidoux, de Rivaz et de Saint-Saphorin. La consultation avait associé les défenseurs de l’environnement, les milieux économiques et les autorités cantonales et communales.
A
site exceptionnel, législation d’exception
L’Etat de Vaud souhaite un plan d’affectation cantonal pour la zone, mais les
parlementaires vaudois ne veulent pas d’une procédure ordinaire pour ce site
exceptionnel. Il s’agit de protéger près de 900 ha de terres sur les 1300 que compte
le périmètre. Le vignoble occupe plus de la moitié de cette surface, tout en étant
géré par des centaines d’exploitations. Le plan entend le protéger, notamment
pour son paysage en terrasse. La
première mise à l’enquête a généré 160 oppositions.
Des
centaines de petites parcelles
La commission intercommunale de Lavaux demande notamment de traiter 413 cas touchant
autant de petites parcelles. Cette manière de faire est estimée plus respectueuse
des droits des opposants. Cela en remplacement d’une levée des oppositions par
une procédure plus ordinaire. Le débat parlementaire, qui doit abourir à l’adoption
d’un décret, s’en trouvera certainement enrichi.