L’urbanisme UNESCO guidé par la lumière naturelle du canton de Neuchâtel
L’inscription du bâti horloger au patrimoine de l’UNESCO s’accompagne de nombreuses contraintes pour préserver le patrimoine urbanistique des Montagnes neuchâteloises. Mais elle autorise aussi des travaux de rénovation, voire de transformation. Avec la lumière pour guide permanent, depuis la création des anciens comptoirs jusqu’à la rénovation des anciens bâtiments industriels.

Crédit image: Philippe Chopard
Le bâtiment originel de Tissot, au Locle, a été complètement rénové sans pourtant perdre son cachet patrimonial.
Inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité, l’urbanisme horloger a toujours cultivé un rapport étroit avec la lumière. S’il est très difficile de se démarquer de l’architecture traditionnelle au coeur du périmètre UNESCO des Montagnes neuchâteloises, l’évolution du bâti tient compte depuis deux siècles de l’évolution du travail horloger, friand de lumière tamisée pour son art de la précision. Les appartements chaux-de-fonniers, reconstruits après l’incendie de La Chaux-de-Fonds en 1794, privilégient ainsi la pénétration de la lumière naturelle.
Ils délimitent clairement les espaces de travail et d’habitation. Les nouvelles constructions hors- périmètre, comme celle d’Audemars-Piguet au Locle, s’inscrivent donc dans cette continuité architecturale. Cela malgré les nombreuses nouveautés en matière d’éclairage.
Tissot
ressuscite son bâtiment au Locle
Construit en 1907 sur une colline dominant Le Locle, le bâtiment originel de
Tissot a vécu il y a quelques années une véritable renaissance. Les activités
de production de montres étant disséminées sur les sites du groupe Swatch, la
direction de l’entreprise a choisi de rénover cet immeuble massif, avec la
collaboration de la Fondation Centime climatique. Tout a été remis à neuf :
toiture, combles, façades, fenêtres,
isolation.
L’architecture du bâtiment rappelle cependant la conception des usines horlogères créées il y a un siècle à partir des comptoirs du passé. Avant les travaux, Tissot entreposait de vieilles machines dans son immeuble loclois. Aujourd’hui, la marque y a aménagé des salles de cours et des espaces pour séminaires. Si la marque produit pour le monde entier, elle reste néanmoins attachée à la ville qui l’a vue naître.
La Zodiac veille à
ses fenêtres
Les Montagnes neuchâteloises ne badinent pas avec les exigences de
l’inscription il y a douze ans de leur patrimoine bâti à l’UNESCO. Mais les
architectes peuvent tout de même exprimer leur créativité en rénovant et transformant des bâtiments
industriels anciens. Ainsi Cédric Schärer a-t-il pu mener la re-conversion de
l’ancienne usine Zodiac du Locle sans trop de contraintes patrimoniales. Située
au-dessus de la gare de la ville, dans le périmètre protégé, l’ancienne usine
Zodiac a été reconvertie en logements adaptés pour les personnes à mobilité
réduite.

Crédit image: Cédric Schaerer, architecte
La Zodiac du Locle a été transformée en appartements sans pour autant abandonner la régularité et les cassures de la façade de son bâtiment.
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