La maison Long est désormais inscrite au patrimoine de Veyrier
Résidence emblématique du paysage du Petit-Veyrier (GE), la maison Long au charme
néoclassique, illustre l’architecture de villégiature du XIXᵉ siècle et
témoigne d’un épisode diplomatique majeur. Elle est inscrite à l'inventaire des
bâtiments dignes de protection.
Crédit image: Bibliothèque de Genève
Scène de jeu de croquet devant la maison Long, immortalisée avant 1884.
Pièce distinguée dans un environnement rural, la maison
Long est la première demeure de maître à voir le jour dans le hameau du
Petit-Veyrier (GE), à la frontière française. Elle a été construite en 1877 sur
les plans de l’architecte Eugène Mercier pour le docteur Ernest Long et sa
femme Elisa-Marie. La commande est celle d’une résidence d’été, complément
obligé de l’immeuble de standing que le couple fortuné fait construire au même
moment dans le quartier des Banques.
Héritage et simplicité
La maison forme un volume compact, précédé côté jardin d’une véranda qui se
développe sur toute la largeur de l’édifice. Son style et sa volumétrie
rappellent les maisons de campagne qui ont marqué le paysage genevois durant la
première moitié du XIXe siècle. Laissant de côté l’éclectisme à la mode dans
les nouveaux quartiers de la ville, les commanditaires ont opté pour des
valeurs sûres, privilégiant la simplicité, la bonne facture et l’équilibre
propre aux modèles néoclassiques. Quant à l’architecte, il est relativement peu
connu, mais suffisamment apprécié de ses contemporains pour recevoir une
commande publique prestigieuse (restauration de la chapelle des Macchabées).
Digne de protection
Aujourd’hui, l’édifice présente un état de conservation remarquable, dans un
contexte paysager qui l’est tout autant. A cela s’ajoute un intérêt historique:
la maison a abrité des pourparlers secrets, précédant les accords d’Evian
signés le 18 mars 1962 et mettant fin à la guerre d’Algérie. Pour toutes ces
raisons, la maison Long mérite une inscription à l’inventaire des bâtiments
dignes d’être protégés.
La politique de protection du patrimoine vise à assurer
une culture du bâti de qualité et à préserver l'environnement naturel. Le
patrimoine genevois comprend aujourd'hui des ensembles urbains, des sites et
des paysages ainsi que des savoir-faire. Toujours d'actualité et en constante
évolution, il définit le cadre de vie du canton.