L’exploitation de l’eau chaude souterraine dans le Jura à l’heure des simulations
Le projet de géothermie profonde à Haute-Sorne (JU) avance à tel rythme que des tests hydrauliques seront effectués à 3800 m de profondeur. Un suivi sismique rigoureux et des injections d’eau contrôlées permettront aux autorités jurassiennes de décider de la poursuite de ce projet hautement contesté.

Crédit image: Geo Energie Jura
Entre Glovelier et Bassecourt, le puits de forage est en place. Ne manque plus que l'étude sismique.
Les tests de stimulation hydraulique du projet de géothermie profonde à Haute-Sorne (JU) seront réalisés dans le puits exploratoire foré à cet effet. A une profondeur d’environ 3800 m., ils prévoient une injection d’eau issue du réseau communal de Haute-Sorne, par paliers et sans ajouts ni de produits chimiques ni de sable ou solide, jusqu’à un débit maximal de 60 l/min. Un système de surveillance sismique pointu permettra un suivi précis de la microsismicité volontairement induite par ces opérations.
Les sismogrammes seront publiés et consultables en temps quasi-réel. Le programme de travail de l’opérateur prévoit l’interruption temporaire des injections pour analyse, si la magnitude locale atteint 0.3; de plus les tests de stimulation prendront fin si celle-ci devait atteindre 1.5. Les valeurs de magnitude locale seront déterminées de manière indépendante et contraignante par le Service sismologique suisse (SED) de l’EPFZ. Ce dernier aura également la responsabilité de définir dans un délai de 48 heures si les séismes sont induits par des tests ou s’ils sont naturels.
Une étape
essentielle
L’autorisation est délivrée suite à la vérification par les autorités
cantonales jurassiennes, avec l’appui de leurs experts, du programme de travail
de détail de Geo-Energie Jura. Selon le calendrier actuel, les tests de
stimulation se dérouleront durant une à deux semaines. L’ensemble des
opérations sur le site devrait durer environ huit semaines. Elles se
termineront avec l’installation dans le puits de capteurs qui permettront une
surveillance sismique sur la durée.
L’opérateur transmettra, après analyse, les résultats de la phase exploratoire au Canton du Jura, intégrant notamment une mise à jour de l’analyse de risques et du modèle géologique. Ces données, de même que leur intégration dans le plan général de la phase suivante, permettront aux services compétents d’évaluer la conformité de la seconde étape du projet. Le Groupe d’experts indépendants (GEI), mandaté pour assurer un suivi scientifique lié au risque de sismicité induite, accompagnera cette analyse puis formulera des recommandations au gouvernement jurassien.
Sur la base de l’évaluation des services cantonaux et des recommandations du GEI, les autorités cantonales pourront ensuite valider ou non la poursuite du projet, en précisant, le cas échéant, le cadre d’autorisation. Tant qu’une condition d’autorisation n’est pas respectée ou si le niveau de risque n’est pas acceptable, la poursuite du projet ne sera pas autorisée, annoncent-elles. Cela pour tenter de rassurer une opposition locale très vive.