Imposant vestige médiéval dévoilé au cœur de Payerne
Dans la partie
centrale de la Grand’Rue de Payerne, des fouilles menées dans le cadre de
l’installation du chauffage à distance ont mis au jour les imposantes
fondations de la Porte de Berne, disparue au XIXe siècle. Cette
découverte exceptionnelle enrichit l’histoire fortifiée de la ville et mobilise
des efforts pour en préserver le patrimoine.
Crédit image: Archéotech SA
Le centre-ville de Payerne fait actuellement l'objet de diverses fouillles archéologiques aussi inattendues que passionnantes.
Des vestiges de la Porte de Berne, ancien ouvrage
marquant l’entrée médiévale de la ville de Payerne, ont été mis au jour au cœur
de la Grand’Rue dans le cadre des travaux d’installation du chauffage à
distance communal. Les fouilles archéologiques, menées depuis la semaine
dernière par la Direction de l’archéologie cantonale, ont mis en évidence les
fondations d’une porte fortifiée d’envergure, disparue au XIXe siècle.
Secrets archéologiques
Les premiers relevés indiquent que la Porte de Berne - également appelée Porte
de Plagneux - se présentait sous la forme d’un ensemble défensif constitué de
trois seuils successifs. Cette entrée faisait partie de la dernière enceinte
fortifiée de Payerne, dont le tracé est particulièrement bien conservé. «Selon
nos premiers constats, la Porte de Berne s’étendait sur une longueur d’environ
12 m à l’intérieur de la Grand’Rue et était précédée d’un pont enjambant le
fossé défensif. La mise au jour de ces fondations nous permet d’appréhender
concrètement la volumétrie de cet ouvrage monumental», souligne Jordan
Anastassov, nouvel archéologue cantonal vaudois.
«D’autres structures mises au
jour suggèrent également la présence d’un éventuel pont-levis. Ces
caractéristiques pourront désormais être comparées à d’autres exemples
conservés en élévation dans la région, notamment à Morat, Estavayer-le-Lac, ou
même Fribourg», poursuit-il.
15 m de haut
Les blocs mis en évidence correspondent aux fondations d’une porte haute
d’environ 15 m et large d’une dizaine de mètres, dont l’aspect est connu grâce
à quelques représentations anciennes. Une ancienne canalisation en bois a
également été extraite du chantier; sa datation pourra peut-être contribuer à
affiner la chronologie de la muraille, attestée dès le XIIIe siècle.
L’intervention archéologique, enclenchée dès la découverte, a nécessité un
ralentissement temporaire du chantier.
Si une partie des vestiges doit
malheureusement être démontée pour permettre le passage des conduites du
chauffage à distance, les autorités cantonales et communales travaillent de
concert pour conserver in situ le maximum des fondations. «La découverte de ces
vestiges médiévaux est unique pour Payerne : elle permet de documenter un
élément majeur de notre histoire urbaine. Nous avons adapté le chantier pour
préserver au mieux ce patrimoine, tout en limitant l’impact pour les riverains
et les commerces», déclare Jacques Henchoz, conseiller municipal en charge des
infrastructures, des travaux publics et domaines. «A ce stade, le chantier ne
devrait être prolongé que d’environ quinze jours», précise-t-il.