Trois villages d'irréductibles grisons résistent à l'envahisseur américain
Flims, Falera et Laax refusent de céder leur domaine skiable de la Weisse Arena à des sociétés étrangères, malgré l’intérêt du groupe américain Vail Resorts. Elles s'unissent pour racheter l’ensemble de la station. Falera vient de voter et d'accepter d'investir 10 millions.
Crédit image: Groupe Weisse Arena
L'objectif principal de cette acquisition est d'empêcher que des investisseurs étrangers ne rachètent les remontées mécaniques, qui revêtent une importance capitale pour la région.
Les communes grisonnes de Flims, Falera et Laax refusent
de céder leur domaine skiable de la Weisse Arena à des sociétés étrangères,
malgré l’intérêt du groupe américain Vail Resorts. Pour préserver leur modèle
de gestion publique, elles envisagent de racheter l’ensemble de la station.
50 millions sur la table
Weisse Arena accepte de céder ses installations aux pouvoirs publics pour 94,5
millions de francs. Flims, Laax et Falera (GR) souhaitent cofinancer cette reprise à
hauteur de 50 millions au total. Flims et Laax contribueraient chacune à
hauteur de 20 millions de francs, tandis que Falera vient, par vote populaire, d'accepter d'investir 10 millions.
Flims se verra créditer de 18 millions de francs que la commune a déjà
versés pour la construction du téléphérique FlemXpress. La commune n'aurait donc plus qu'à apporter deux millions supplémentaires. La Weisse Arena Bergbahnen
accorde en outre à Finanz Infra un prêt de 20 millions de francs. Enfin, 42,5
millions de francs seront financés par des capitaux externes.
L'objectif principal de l'achat est d'empêcher que des
investisseurs étrangers ne rachètent les remontées mécaniques, qui sont
importantes pour la région. Si les trois communes concernées donnent leur
accord, l'infrastructure de la Weisse Arena sera vendue à la société financière
commune, Finanz Infra. Les remontées mécaniques loueraient ensuite les installations.
Une page d'histoire écrite
Le «oui» clair voté par Falera a écrit une page de l'histoire des remontées mécaniques
suisses, a récemment déclaré le président de la commune, Norbert
Good. Il a également remercié les habitants pour leur participation record. 221
électeurs, sur les 498 que compte le village, ont fait la queue devant
la salle polyvalente, un nombre jamais atteint auparavant.
Les arguments en faveur du projet ont semblé convaincre la population, malgré quelques réserves isolées concernant les risques financiers. Récemment, plusieurs domaines skiables ont été rachetés par des investisseurs étrangers, par exemple Grand Montana, Saas Fee, Savognin et Andermatt-Sedrun. L'entreprise américaine «Vail Resorts» a notamment manifesté son intérêt pour la Weisse Arena, a expliqué le chef de projet Adrian Wolf.
Contrat de bail dans l'intérêt de la population
Si les deux autres communes suivent les électeurs de Falera, la société Weisse
Arena Bergbahnen AG devra à l'avenir payer un loyer annuel d'environ 13
millions de francs, en fonction de la valeur financière actuelle de
l'infrastructure. La succession est également soumise au contrat, qui peut être
résilié au plus tôt après 30 ans.
Après l'achat de l'infrastructure, qui comprend toutes
les installations de transport, les stations et les bâtiments associés, les
communes n'auront plus à assumer de frais supplémentaires. Les
investissements nouveaux et de remplacement seront financés par les fonds
propres de Finanz Infra. Ceux-ci proviendront du loyer. En cas de oui général,
la responsabilité de l'infrastructure resterait aux mains des locataires,
c'est-à-dire des remontées mécaniques. Ceux-ci devront également supporter
eux-mêmes tous les coûts inférieurs à 100'000 francs. Toutes les dépenses
supérieures à ce montant devront être approuvées par Finanz Infra.
Les responsables ont assuré que le plan financier avait été examiné en détail. M. Gurtner a promis un «accord équitable et un contrôle sur tout». Avec le contrat de bail, Finanz Infra et les remontées mécaniques s'engageraient également à collaborer plus étroitement, dans l'intérêt régional, avec un siège chacune au conseil d'administration. Cela comprend notamment 300 jours d'exploitation par an et des réductions importantes pour les habitants de la région.