La demande en bureaux bénéficie en Suisse des rattrapages de la crise sanitaire
En dépit de la morosité économique actuelle, les besoins de surfaces de bureaux n'ont pas diminué en Suisse au dernier trimestre 2022. Une étude du groupe immobilier américain CBRE révèle que les demandes ont retrouvé leur niveau d'avant la pandémie.
Crédit image: CFF immobilier
En 2023, grâce à la situation toujours très positive du marché du travail, la demande est stable. La situation varie toutefois selon les régions.
Le groupe immobilier américain CBRE Switzerland a analysé les offres publiées en ligne durant le quatrième trimestre de l’année dernière. Il a ainsi pu établir une nouvelle évaluation du volume des surfaces louées sur le marché des bureaux en Suisse. Et le résultat est réjouissant, en dépit du fait que les mesures de restriction à cause de la pandémie ont imposé le télétravail.
Crédit image: CBRE, Meta-Sys, 2023
Selon cette étude, la demande placée de bureaux est estimée à environ 500'000 m² au quatrième trimestre 2022,. Elle a ainsi retrouvé son niveau d'avant la pandémie, en faisant suite aux pics d’activité de mi-2021 à mi-2022. Ce repli s'explique d’une part par des effets de rattrapage qui s'estompent progressivement et d’autre part par le ralentissement de la croissance économique. Durant ce pic, de nombreuses entreprises avaient relancé leurs projets immobiliers repoussés pendant la crise sanitaire, ou alors avaient déménagé pour s’adapter à leurs nouveaux besoins en matière d'emplacements et de surfaces.
Parallèlement, le marché de l'emploi a probablement atteint son point culminant et, compte tenu de l'adoption généralisée du télétravail, la croissance des emplois n’est plus corrélée à l’évolution de l'absorption des surfaces de bureaux. En effet, les nouveaux postes créés ont moins besoin d’espace de travail supplémentaire qu’avant la pandémie, et peuvent désormais utiliser les surfaces excédentaires dans les locaux existants.
Crédit image: CBRE, Meta-Sys, 2023
Toutefois l’analyse des différents secteurs géographiques du marché montre que les grands centres n'enregistrent qu'un faible recul. Cela a même conduit à une nouvelle baisse du taux de vacance des bureaux dans les centres des villes. Dans les communes en périphérie des grandes agglomérations ainsi que dans les zones plus rurales,la baisse est cependant plus nette. En comparant les chiffres du second semestre 2022 avec ceux de l'année précédente (deuxième semestre 2021), la demande placée n’a reculé que de 14 % dans les grandes villes, alors qu'elle a baissé de 23 % en périphérie et de 21 % dans le reste de la Suisse.