La cimenterie d'Eclépens marche sans pétrole grâce à ses déchets
Le cimentier a réduit son empreinte carbone en remplaçant les énergies fossiles par des combustibles alternatifs issus de déchets au sein de son site de traitement d’Eclépens (VD). Il a ainsi réduit ses émissions de CO₂ de 160'000 t par an.

Crédit image: Holcim
Un four adapté au développement durable permet ce tour de force environnemental sur un site pourtant critiqué.
La cimenterie Holcim d’Eclépens (VD) franchit un cap majeur dans la décarbonation de sa production: grâce à une nouvelle installation de valorisation de déchets, l’usine parvient depuis le début de l’année à se passer quasi complètement d’énergies fossiles nobles grâce à des combustibles alternatifs pour chauffer son four.
Une production
plus durable
La production de ciment est un processus gourmand en énergie. Holcim Suisse
s’engage depuis des années à réduire son empreinte carbone en remplaçant les
énergies fossiles nobles comme le pétrole par des combustibles alternatifs à
base de déchets (huiles usagées, bois pollué, farines animales, pneus usagés ou
encore résidus plastiques).
Cette approche permet aujourd’hui d’économiser environ 160’000 t de CO₂ par an et d’éviter la mise en décharge de ces déchets non recyclables. Cette méthode de valorisation ne génère en outre aucun résidu puisque la fraction minérale est valorisée en tant que matière première.
Sans pétrole
La cimenterie Holcim d’Eclépens est aujourd’hui la plus performante des trois sites
d’extraction et de production du groupe en Suisse. En matière de bilan carbone,
elle figure sur le podium des installations les plus performantes d’Europe.
Grâce à des techniques innovantes et une adaptation du four, ainsi que la
construction de deux halles de stockage, l’usine passe cette année un nouveau
cap grâce au recours accru aux combustibles alternatifs.
Le taux de substitution thermique (TSR) indique le pourcentage d’énergie thermique (l'énergie nécessaire au chauffage dans le four rotatif) fourni par des combustibles alternatifs à base de déchets dans la production de ciment. « Il a passé de 70 % à près de 95 % en six mois à peine, avec des pointes journalières à 100 % où nous produisons complètement sans pétrole», déclare Luis Sanchez, directeur de la cimenterie d’Eclépens. «Cela correspond à l’émission de 40'000 t nettes de CO₂ par an, soit une diminution d’environ 12 % des émissions de CO₂ de l’usine.»
Un TSR de 95 % signifie que 95 % de l'énergie thermique nécessaire provient de combustibles alternatifs, et seulement 5 % de combustibles fossiles traditionnels, comme le fuel. Cela permet de réduire fortement les émissions de CO₂ tout en préservant les ressources naturelles.