L’EPFL cible l’empreinte carbone du parc immobilier vaudois
Très nombreux dans le canton, les logements occupés par une seule personne peuvent être à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique. Une étude de l’EPFL montre l’extraordinaire diversité des mesures à prendre pour assainir énergétiquement les bâtiments.

Crédit image: Marek Slusarczyk, CC_BY-SA_3.0
Les propriétaires de logements vaudois risquent de perdre leur latin en voulant assainir leurs biens, constate l'étude.
L’état du parc immobilier vaudois, avec 34% de bâtiments construits avant les années 1920, doit décupler les envies d’assainissement énergétiques. Pourtant, constate une thèse de l’EPFL, les travaux de réduction de l’empreinte carbone doit être évalués au cas par cas. Le vieillissement de la population impose aussi de faire les bons choix en matière de rénovation, affirme Ankita Singhvi, spécialiste en écologie industrielle du campus d’Ecublens.
Villes
et campagnes en opposition
L’étude a porté sur 20'000 bâtiments du canton de Vaud, modernes comme anciens,
ruraux ou urbains. Elle a donné lieu à des résultats constatés, que ce soit en
matière de consommation ou d’énergie grise. Les écarts entre les villes et la
campagne sont criants. Les conséquences du développement de nouveaux quartiers sont
aussi déterminantes. Notamment en ce qui concerne les attentes des plus petits ménages
pour se loger plus confortablement et de manière plus écologique.
Appel
au réemploi des matériaux
La diversité des résultats fait courir le risque de ne pas faire les bons choix
en matière de rénovation, affirme la chercheuse de l’EPFL. Celle-ci appelle à
mieux identifier les meilleurs matériaux de construction pour réduire l’impact environnemental
d’un bâtiment modernisé. Elle préconise la réutilisation systématique des matériaux
de démolition selon des circuits aussi courts que possible. Les interventions
sur l’enveloppe doivent aussi être évaluées au cas par cas, à la lumière des systèmes
de chauffage et de ventilation. Tout cela pour minimiser les pertes énergétiques.
Mixité
intergénérationnelle encouragée
La chercheuse plaide aussi pour la mixité de l’habitat. Elle suggère aussi l’accueil
d’étudiants dans des espaces occupés par une ou deux personnes. Pour cela, plusieurs
barrières administratives doivent encore tomber. Les pratiques de mobilité
doivent aussi prendre de l’importance dans l’établissement du bilan carbone d’un
bâtiment.
La solution
s’appelle innovation
Dresser une typologie du parc immobilier vaudois est un processus de très
longue haleine. Ankita Singhvi a établi que 43% des logement du canton sont occupé
par une seule personne. Cela dans des immeubles construits entre 1940 et 1960 et
dans un voisinage fortement urbanisé, avec une surface habitable élevée. La
croissance de cette catégorie de population en Suisse invite donc les
propriétaires à innover pour assainir leurs biens et atteindre les objectifs de
la lutte contre le réchauffement climatique.
Découvrir l’étude ici