Les partenaires sociaux vont signer une nouvelle convention nationale
Avec un patronat satisfait et des syndicats partagés entre optimisme et déception, le nouvel accord conclu pour six ans dans le secteur détaille un grand éventail de petits avantages salariaux et une plus grande flexibilité du temps de travail quotidien. Le vide conventionnel a tout juste été évité.
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Les syndicats ont obtenu de timides avancées sur la question de la rémunération.
Il en va ainsi de toute négociation contractuelle touchant les conditions de travail. Après un chassé-croisé de revendications conflictuelles, les partenaires sociaux de la construction ont fini par rapprocher leurs positions pour conclure une nouvelle convention nationale pour une durée de six ans. Il a fallu dix passes d ’armes pour arriver à un compromis acceptable pour les quelque 80'000 personnes employées dans le secteur en Suisse.
Forte
tension dissipée
Le résultat de ces négociations doit encore être approuvés par les assemblées plénières
de la Société suisse des entrepreneurs (SSE) pour le patronat, ainsi que des
syndicats Unia et Syna d’autre part. Il efface un climat de forte tension,
manifestée surtout en novembre par des journées de débrayage et des
manifestations partout en Suisse.
Des avantages
par secteur
Si la SSE se félicite de l’issue des négociations, le ton est plus à la
déception du côté d’Unia. Le syndicat s’est montré très offensif sur la question
du relèvement des salaires. La nouvelle convention nationale ne répond donc pas
à ses attentes, même si des progrès ont été arrachés au patronat. Les
partenaires sociaux ont convenu de relever la rémunération de 2,2% dans les cantons
de Fribourg, Neuchâtel et du Jura, ainsi que dans le Jura bernois. Sur l’arc
lémanique, les résultats obtenus sont plus modestes. Les hausses mensuelles conclues
varient aussi selon les secteurs de la construction. Elles vont de zéro dans le
métallique. – hormis Genève, Vaud et Valais -à 40fr. en ce qui concerne les
métiers touchant l’enveloppe des bâtiments. Les adaptations salariales, que la
SSE présente comme un paquet, sont pour leur majorité à titre individuel.
Souplesse
sur les chantiers
Les patrons ont aussi lâché du lest sur la planification du temps de travail
sur les chantiers. Ce dernier va être basé sur une durée quotidienne constante,
avec réduction des heures supplémentaires qui pourront aussi être compensées
sous forme de vacances. Cette flexibilité accrue touche aussi le temps des
déplacements. La nouvelle Convention octroie aussi davantage de suppléments et d’indemnités
dans le secteur des travaux souterrains.
Compétitivité
accrue
Le vide conventionnel brandi par les partenaires sociaux pour le début 2026 n’aura
donc pas lieu. Les menaces de grève générale formulées par Unia au plus fort
des négociations n’ont plus lieu d’être. La SSE estime que le nouvel accord stimule
la compétitivité de la construction en Suisse.