La Haute Ecole spécialisée bernoise peu convaincue par le solaire alpin
Les projets de centrales solaires alpines ne font pas l’unanimité, même chez les experts. La Haute Ecole spécialisée bernoise (BFH) renvoie partisans et opposants dos à dos, en analysant notamment l’emprise au sol de ces installations. Finalement, le jeu n’en vaut pas la chandelle, souligne-t-elle.
Crédit image: Gondosolar
Le projet de Gondo (VS) réduit l’emprise au sol de ses futures installations solaires en lançant l'idée de panneaux multifaciaux.
Trois pour, quatre contre. L’installation de centrales solaires dans les Alpes divisent les experts. La Haute Ecole spécialisée bernoise (BFH) a voulu analyser les avantages et les inconvénients de ce genre de projets controversés de manière factuelle, en sortant autant que possible d’un débat trop émotionnel ou de la bataille entre promoteurs du photovoltaïque en altitude et défenseurs d’un environnement préservé.
Rentabilité
mise en cause
La votation du 9 juin prochain entend orienter l’approvisionnement en électricité
de la Suisse vers davantage de renouvelable. Mais le développement des
nouvelles énergies transforme l’arc alpin en ambiance de ruée vers l’or, estime
les experts solaires de la BFH. Le débat s’enflamme, tout comme en Valais
actuellement, où la rentabilité de ce genre de centrales photovoltaïques haut
perchées est mise en question, selon Le Nouvelliste.
Un
développement limité dans l’espace
La BFH tente de canaliser les passions par une revue des avantages et des inconvénients
de ce genre d’installations actuellement opérationnelles en Suisse romande au
lac des Toules (VS) et à Mont-Soleil, dans le Jura bernois. Ses experts
constatent que le développement des ressources en électricité en Suisse souffre
de beaucoup de contraintes, comme le manque de place ou l’opposition de la
population. Le solaire dans les Alpes représente selon eux la meilleure option.
Surtout que les centrales solaires peuvent pallier les risques de pénurie
hivernale et fournir davantage de courant dans des délais très brefs.
Trop vaste, pas
assez rentable
Toutefois, la BFH souligne que construire et exploiter de telles installation
en altitude va coûter très cher. De même, la nouvelle loi mise en votation le 9
juin indique que ce genre de centrale devrait produire annuellement au moins 10 GWh
d’électricité, et a besoin pour cela d’une surface équivalente à celle de 12
terrains de football. Les défenseurs de l’environnement n’apprécient que modérément
le fait de devoir aménager des fondations pour supporter les panneaux dans un
cadre préservé. De plus, le solaire sur les bâtiments bénéficie d’une meilleure
cote de popularité.
La BFH préconise donc de recourir davantage au solaire sur des terrains agricoles, comme elle l’a lancé récemment. Les installations dans les Alpes risquent en effet selon elle de présenter une facture trop salée. Cela malgré leurs atouts techniques indéniables.