La Ville de Berne veut réinventer l'espace autour de sa gare
Moins de trafic, davantage de verdure et une meilleure résistance à la chaleur, voilà l’avenir de l’espace autour de la gare de Berne. L’association Transports et Environnement et le centre de développement durable Bollwerkstadt exposent leurs idées à travers une campagne d’affichage.

Crédit image: Bern 2045 - Reinventing Society & loomn architekturkommunikation & ATE (CC BY NC-SA 4.0, photo : Plan Biodivers)
Les abords de la gare doivent aussi contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, estiment les autorités de la ville.
Actuellement, l’excès de béton et de verre autour de la gare de Berne amplifie l’effet d’îlot de chaleur. La création d’ombres devient une priorité dans la réflexion pour améliorer le confort urbain. L’ajout de végétation sur le baldaquin de verre qui recouvre une partie de la place pourrait être une solution efficace.
La Ville veut donner vie à l’endroit, en misant sur la végétalisation et la mise en réseau durable des espaces urbains. Cette vision repose sur les infrastructures existantes, sans nécessiter de grands travaux ou la réorganisation complète de la gare, explique-t-elle.
De l'ombre et
de l'eau pour rafraîchir le quartier
Dans la vision du centre de développement durable Bollwerkstadt et de l’association
Transports et environnement, les arbres et les toitures doivent produire de
l'ombre. Les façades et les toits seront végétalisés, le revêtement des rues
sera autant que possible désenclavé. Derrière la gare, des terrasses
végétalisées mèneront à l'Université et un marché couvert accueillera les
visiteurs à l'entrée de la gare. Une œuvre d'art diffusant de la vapeur d'eau
contribuera à rafraîchir le lieu en été. Le Bollwerk, aujourd'hui un ravin
routier bétonné, deviendra un boulevard arboré et le parking sur la dalle des
quais, transformé en parc, où les passants pourront s'attarder.
Mise en réseau
avec la Länggasse
Le parking existant près de la gare, vers lequel les automobilistes peuvent se
rabattre, doit retrouver ses aménagements originels, avec la création d’un parc
et des terrasses. Il créera une liaison avec le quartier de la Länggasse. Aujourd'hui,
cette liaison est quasiment coupée par des complexes de bâtiments des CFF.
L'entreprise ferroviaire réfléchit à un réaménagement du lieu. La Ville se dit
convaincue qu’un espace de gare à faible trafic fonctionnera. Certaines rues
bernoises confirment la chose.
« J'aimerais
être un parc, mais je suis un parking ».
L'action d'affichage des deux organisations se veut drôle et provocatrice: «
J'aimerais être un parc, mais je suis un parking », peut-on lire sur l'un des
sujets. Les slogans doivent inciter la population à réfléchir. La campagne
bernoise a été élaborée dans le cadre des actions de l'ATE Des villes comme
Bellinzone, Coire, Lucerne, Aarau, Genève, Bâle ou Appenzell participent à ce
processus national.
Depuis des décennies, Berne a fait plusieurs tentatives pour aménager la place de la gare avec peu de voitures, sans succès jusqu'à présent. Face à ces défis, la ville a renoncé à ses intentions initiales et privilégie désormais un projet pilote visant à mieux concilier circulation économique et espace urbain.