Ouchy transforme un ancien parking en jardin public
L’espace Enrique-Henriette-Favez, aménagé sur l’ancien parking du poste de police d’Ouchy, transforme 400 m² de bitume en un espace vert pour rafraîchir la ville de Lausanne et optimiser la gestion des eaux de pluie. Il honore une femme qui, sous une identité masculine, avait défié les us et coutumes du XIXe siècle pour exercer la médecine.

Crédit image: Ville de Lausanne, Mathilde Imesch
La végétalisation d'espaces minéraux domine la politique environnementale de la capitale vaudoise.
C’est en lieu et place du parking du poste de police d’Ouchy, étendue minérale flanquée de quelques beaux arbres aujourd’hui valorisés, qu’est né le jardin Enrique-Henriette-Favez. Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et de la ville éponge, ce sont plus de 400 m² de goudron qui ont été dégrappés pour faire place à une dizaine d’arbres et une cinquantaine d’arbustes. Cultivés dans des pépinières locales, chênes verts, poiriers sauvages, merisiers, noisetiers et autres amélanchiers viennent rejoindre les tilleuls et paulownias d’antan.
Ilots de
fraîcheur en ville
Pleine terre et gravier gazon offrent une respiration de premier choix au sol.
L’eau de pluie est quant à elle valorisée et récupérée des toits pour hydrater
les végétaux du nouveau jardin. Des chaises, des bancs et une table de
pique-nique invitent le public à se prélasser et rêvasser à l’ombre du
feuillage. Cette réalisation originale illustre les différents moyens de lutter
contre le réchauffement climatique. « En matière de désimperméabilisation de la
ville, chaque espace compte, indique la conseillère municipale lausannoise Natacha
Litzistorf. Ce nouveau micro-jardin illustre les métamorphoses possibles pour
ramener des îlots de fraicheur et des éléments de ville éponge dans des
endroits insoupçonnés ».
Hommage aux
femmes
Pour assurer un meilleur équilibre entre les représentations de femmes et
d’hommes dans l’espace public, porté par la Municipalité de la capitale
vaudoise, le jardin a été nommé en hommage à Enrique Henriette Favez. Au décès
de son mari, la jeune veuve Henriette Favez reprend son grade d’officier pour
se forger une nouvelle identité masculine. C’est sous ce nouveau nom qu’elle accomplit
son rêve de devenir médecin, une profession interdite aux femmes en ce début de
XIXe siècle. Elle a ainsi oeuvré à procurer une aide médicale aux populations
les plus précaires, notamment à Cuba.