Alpiq améliore la circulation des poissons au fil de l’Aar
Alpiq Hydro Aare AG a mis en service une nouvelle passe à poissons naturelle de 480 m à la centrale de Flumenthal, dans le canton de Soleure. Conçue pour assurer la migration sécurisée des poissons de l’Aar, cette infrastructure moderne leur offre des habitats diversifiés et des zones de frai adaptées. Grâce à un investissement de 20 millions de francs, le groupe contribue activement à la protection des espèces aquatiques.

Crédit image: Alpiq
La centrale hydroélectrique n’est plus un obstacle pour la faune aquatique de l’Aar.
Au niveau de la centrale soleuroise de Flumenthal, les poissons et autres organismes aquatiques peuvent désormais remonter l’Aar entre l’amont et l’aval dans une passe à poissons d’aspect naturel. Cet ouvrage, qui répond aux exigences normatives les plus modernes, est l’un des plus grands cours d’eau artificiels nouvellement créés dans le canton de Soleure. Situé du côté de la berge gauche de l’Aar, dans le sens de l’écoulement, au niveau des installations de la centrale de la commune de Riedholz (SO), il permet de franchir un dénivelé d’environ 8 m. Après environ deux ans de travaux, la nouvelle passe à poissons remplace l’ancienne installation qui datait de 1970, devenue obsolète au regard des exigences en matière de migration des poissons. Au total, environ 20 millions de francs ont été investis dans cet aménagement, financé par le fonds alimenté par le supplément dans le cadre de la rénovation écologique de l'énergie hydraulique.
En collaboration avec la Confédération, le canton de Soleure et des organisations de protection de l’environnement, Alpiq Hydro Aare a conçu pour la centrale hydroélectrique de Flumenthal une solution adaptée aux espèces vivant dans l’Aar, telles que le barbeau, la perche ou le chevaine. En plus d’assurer la continuité écologique, la passe à poissons offre un habitat diversifié pour la faune aquatique.

Crédit image: Alpiq
La nouvelle passe à poissons, longue de 480 m, facilite la migration de près de 30 espèces grâce à ses 47 bassins répartis sur un dénivelé de 8 m, avec un débit régulé entre 3 et 5 m³/s.
L’ouvrage se compose de trois parties: un canal en amont avec des rapides et des bancs de gravier, une rampe plus longue avec 2 ou 3 blocs de pierres, différentes traverses et environ 37 autres bassins formant un canal en aval et une passe à fentes en béton en forme de bassin à l’embouchure. Une station de comptage permet de vérifier régulièrement l’efficacité de la nouvelle passe à poissons. En fonction du débit de l’Aar, 3 à 5 m³ d’eau en moyenne s’écouleront par seconde dans le dispositif pour assurer la migration piscicole. La prise d’eau régule le débit d’eau et l’adapte au niveau de l’Aar en amont.
La section de la passe à poissons d’aspect naturel, située en amont sous la prise d’eau, est conçue pour des débits plus élevés que ceux du canal adjacent. Elle intègre des souches d’arbres et d’autres éléments naturels, créant un habitat diversifié pour la faune aquatique. Le tronçon en bassins, qui s’étend de la route d’accès à la centrale jusqu’à l’eau d’aval, permet aux poissons de franchir une grande partie du dénivelé entre l’aval et l’amont.
Pour garantir le bon fonctionnement du dispositif de migration piscicole lors des variations du niveau de l’Aar, la section la plus en aval, proche de l’embouchure, est conçue sous forme de passe à fentes. Le raccordement à l’eau d’aval s’effectue directement en aval de la sortie de la turbine, parallèlement à l’écoulement. Pour ce faire, le mur de berge en aval de l’embouchure a été remplacé par un nouveau mur en béton. Cet accès déporté comprend un raccordement au fond qui permet aux organismes vivant à proximité du lit de la rivière de localiser l’entrée de l’installation. Un débit d’attrait contribue également à rendre l’accès plus attractif : une partie de l’écoulement du couloir rugueux naturel est conduite par une canalisation jusqu’à une turbine de dotation, puis réinjectée à hauteur de l’accès. Deux autres accès ont également été aménagés de part et d’autre du pilier central du barrage en aval. Les poissons empruntant ces deux entrées sont ensuite guidés par un canal collecteur qui contourne la centrale, avant d’être réunis à l’autre branche de la passe à poissons issue de l’entrée déportée.
La construction de cette nouvelle passe à poissons repose sur la révision de la Loi fédérale sur la protection des eaux, entrée en vigueur en 2011. Cette législation vise à rétablir la libre migration des poissons dans plusieurs cours d’eau suisses. D’ici 2030, toutes les centrales hydroélectriques du pays devront satisfaire ces nouvelles exigences.