Le suivi des recommandations pour la carrière de Mitholz se poursuit
L'explosion du dépôt de munitions de Mitholz, il y a 78 ans, avait causé neuf victimes et un éboulement, laissant plusieurs centaines de tonnes de munitions enfouies sous les débris. Des mesures de surveillance et des recommandations ont été mises en place, mais leur efficacité reste à évaluer.

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Il pourrait encore subsister plusieurs centaines de tonnes de munitions non explosées sous la montagne, estiment les experts.
Le dépôt de munitions
de Mitholz, entre Kandergrund et Kandersteg (BE), aménagé pendant la Seconde
Guerre mondiale dans six tunnels, a subi une explosion en 1947, suivie d’un
éboulement qui a causé neuf victimes. Sur les quelque 7'000 t stockées sous terre,
une partie a explosé, tandis qu’une autre a été évacuée. Plusieurs centaines de
tonnes pourraient toutefois être encore enfouies sous les éboulis. Leur
évacuation, jugée trop risquée en 1948 après le drame, n’a pas été réalisée. Le
site a néanmoins continué d’être utilisé par l’armée jusqu’à ces dernières
années.
Dans son dernier
rapport d’activité, la Commission de gestion (CGes) revient notamment sur la mise en
œuvre des mesures du Conseil-exécutif pour renforcer la surveillance en lien
avec la carrière de Mitholz. La commission compte réévaluer dans environ deux
ans l’efficacité de ces mesures introduites suite à son rapport sur les événements
en lien avec la carrière.
8 recommandations
En 2022, le Grand Conseil a pris connaissance de l’enquête menée par la CGes sur les événements en lien avec la carrière de
Mitholz. Elle y avait formulé huit recommandations visant à tirer des
enseignements de cet incident. Le Conseil-exécutif a par la suite proposé des
ajouts, en complétant par exemple les contrôles annoncés dans les sites
d’extraction de matériaux par des contrôles aléatoires non annoncés. Il a
également lancé une révision de l’ordonnance sur les constructions afin de
préciser les attributions et les compétences des différentes autorités.
Entre progrès et
défis
Durant l’année écoulée, la CGes a vérifié la mise en œuvre de ses
recommandations: si elle estime que la modification de l’ordonnance entrée en
vigueur l'année dernière va dans le bon sens, elle relève que l’impact concret des
nouvelles dispositions et le renforcement du soutien du canton aux commissions
des carrières dépendront dans une large mesure du recrutement ou non du
personnel nécessaire. La commission salue également l’introduction de contrôles
sans préavis. Elle aurait toutefois souhaité que le gouvernement bernois
réalise au préalable un état des lieux des différentes possibilités de
contrôle, en examinant les coûts, les effets, l’efficacité, la faisabilité,
l’acceptation ainsi que les risques et détermine sur cette base le type de
contrôle le plus opportun et à qui confier son exécution.
Nouveau compte-rendu en 2027
Le Conseil-exécutif estime que les recommandations de la CGes ont largement été
mises en œuvre grâce aux mesures prises. La commission est plus nuancée,
constatant qu’il reste encore du travail à accomplir en dépit des progrès
réalisés: l’efficacité de certaines mesures prises par le gouvernement doit
encore être démontrée et certaines étapes n’ont pas même pas encore été mises
en œuvre. La commission a donc demandé à l’exécutif de lui soumettre à l’été
2027 un compte rendu écrit sur l'avancement de la mise en œuvre des
recommandations en suspens.