Le tunnel routier du Mont-Blanc a assaini une partie de sa voûte
Le calvaire des automobilistes voulant passer des Houches à Courmayeur est terminé. Après 15 semaines de travaux d’entretien et d’amélioration, la traversée souterraine du massif est à nouveau possible. Italiens et Français ont œuvré de concert pour renforcer la sécurité.
Crédit image: François Trazzi, CC_BY-SA_2.0
Il a fallu 100 jours pour assainir la voûte et les deux portails d’entrée (ici du côté italien), ainsi que les installations techniques.
C’est une bonne nouvelle pour la Vallée de Chamonix et la liaison entre Genève et Turin via la vallée d’Aoste. Fermé à fin aout dernier, le tunnel routier du Mont-Blanc rouvre après d’intenses travaux de génie civil opérés sur sa voûte et des tests de sécurité aussi nombreux que sévères. Le personnel d’exploitation de cette galerie de plus de 11 km de long a profité de sa fermeture pour renforcer sa formation sur le stresse thermique en milieu hostile.
L’exemple
du Fréjus
L’incendie tragique que le tunnel a subi en 1999 a eu d’importantes
répercussions sur l’évolution des normes de sécurité appliquées à ce genre d’ouvrages.
Les travaux de maintenance conduits cet automne ont aussi déclenché tout un
train de mesures de formation et d’entraînement du personnel. Le trafic routier
a pu en pâtir, mais c’était pour la bonne cause. Le tunnel de Fréjus, équipé d’installations
de surveillance et de sécurité de très haut niveau, a servi d’exemple.
Un
programme d’inspections accéléré
Pendant 15 semaines, la société exploitante du tunnel est ainsi intervenue sur
plusieurs fronts. Tout d’abord, en matière de génie civil, avec l’enlèvement de
8000 m² d’éléments couvrants pour accéder à la structure du tunnel
protégée par des tôles. Le parement décalé en plaques de Glasal a aussi été
remplacé sur les trois derniers kilomètres du tunnel. Plus de 40 bouches d’injection
d’air frais ont aussi été sécurisées. Ces travaux sont inclus de toute façon
dans un programme d’inspection périodique de l’ouvrage, précise la société exploitante.
Ventilation
et climatisation améliorées
Les ingénieurs ont aussi posé un nouvel éclairage LED sur toute la longueur du
tunnel, créé un nouveau réseau d’eau glacée pour améliorer la climatisation de
la galerie et réalisé plusieurs améliorations sur le système de ventilation et
les équipements de sécurité. A l’extérieur de l’ouvrage, ils ont refait l’étanchéité
et les enrobés des portails d’entrée, réaménagé le mur de couronnement du côté
italien et consolidé la route d’accès dans la Vallée d’Aoste. Le revêtement en béton
d’une gaine a été enfin assaini par démolition hydraulique et reconstruit sur
environ 60 m.
Coordination
internationale
Depuis la réouverture du tunnel en 2002, plus de 100 exercices de sécurité ont
été réalisés sur place, dont quatre cette année. Ce qui a nécessité une coordination
accrue entre les pompiers français et italiens. Les tests ultimes de sécurité sont
déterminants pour la réouverture au trafic de transit entre les deux pays.