L’EPFL trouve le moyen d’exploiter l’énergie dans le métro roumain
Avec un nouveau centre de données et des stations qui récupèrent de la chaleur, le métro de Bucarest ouvrira de nouvelles perspectives à la géothermie. Les chercheurs d’Ecublens ont en effet trouvé les moyens de tirer profit du sous-sol à des fins énergétiques sans forage.

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Les serveurs disposés en sous-sol du métro de la capitale roumaine pourront à la fois récupérer de la chaleur tout en réduisant la température ambiante.
Depuis quelques années, des chercheurs de l’EPFL s’intéresse à la récupération de la chaleur dégagée par les parkings souterrains. Ils viennent de franchir un pas supplémentaire vers l’exploitation de la géothermie en étudiant le potentiel d’une station de métro de Bucarest, en Roumanie. Leurs efforts débouchent sur un projet de construction d’un centre de données de 300m de long et de 24 m de haut pour le réseau de transports de la capitale roumaine.
Trafic analysé
Les scientifiques
du Laboratoire de la mécanique des sols de l’EPFL ont cherché à récupérer la chaleur
souterraine excédentaire et à réduire la ventilation mécanique de la station de
métro. Ils ont mesuré l’impact du passage des rames sur la circulation de l’air,
de l’accélération et du freinage des convois, ainsi que du flux de passagers.
Cela dans un contexte d’une station standard, comme il en existe partout dans
le monde.
Parois de béton et tubes remplis d'eau
Concrètement, l’étude
commande de récupérer la chaleur ambiante par des tubes remplis d’eau et insérés
dans les parois de béton armé de la station. Comme pour une installation géothermique
ordinaire, le potentiel énergétique sera exploité en surface par une pompe à
chaleur. Les modèles mis au point à Ecublens peuvent aussi évaluer le potentiel
thermique de n’importe quelle installation ferroviaire enterrée. La station cobaye,
située à 25 m de profondeur, s’est idéalement prêtée à la recherche dans ce
domaine.
Formule gagnante
L’EPFL préconise
aussi de récupérer la chaleur dans le futur centre de données prévu à Bucarest
au moyen du fonctionnement permanent de
ses serveurs. Son étude montre que ce projet pourrait être amorti à très court
terme, en revendant la chaleur récupérée au prix du marché. De plus, le système
contribuera à baisser la température à l’intérieur de la structure, ce qui
générera des gains énergétiques allant de 30 à 50%.