La gigantesque gare maritime de Cherbourg redécouvre son passé

Monument d’Art Déco des années 1930, l’immense gare maritime de Cherbourg consacre son ancienne halle d’arrivée des trains à une expérience immersive retraçant l’effervescence du départ des paquebots. Dans un cadre préservé et protégé.

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La gare a été qualifiée par la presse de 1933 comme la plus belle d’Europe.

Si l’épopée des grandes traversées maritimes transatlantiques appartient au passé depuis le développement de l’aviation civile, ses vestiges prennent du galon. A témoin, la gare monumentale de Cherbourg, l’un des points de départ des paquebots européens vers le rêve américain. L’ancienne halle des trains sera dès ce printemps le théâtre d’une expérience muséale immersive, retraçant l’effervescence de l’embarquement vers le Nouveau Monde.

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L’ancienne halle d’arrivée des trains (ici en 2021) a été réaménagée dans le respect de son cachet architectural.

Les concepteurs de cette nouvelle attraction ont voulu reproduire l’ambiance qui régnait dans les années 1930 au moment de l’escale inaugurale du paquebot Queen Mary. Un moment de séparation pour vivre une nouvelle vie, et aussi un  moment de fête, reproduit par les animations qui agrémentaient le largage des amarres.

Un campanile bombardé en 1944
C’est aussi l’occasion d’admirer l’architecture Art Déco de ce que la presse de l’époque a appelé la plus belle gare maritime du monde. Construit entre 1928 et 1933 en béton armé, en pierres claires et en imitation de granit par l’architecte René Lavavasseur, le bâtiment se composait d’une grande halle des trains de 240 m de longueur, un volume gigantesque faisant office de salle des pas perdus, des bureaux, des commerces et des restaurants. Le tout flanqué à l’époque d’un campanile de 70 m de hauteur, dynamité par les Allemands en juin 1944. L’aire d’embarquement maritime avait une longueur de 500 m. Deux paquebots et quatre trains pouvaient être accueillis simultanément. Quatre grues assuraient le transbordement des marchandises.

Sous haute protection
Devant la baisse sensible du trafic maritime des passagers et des marchandises, les autorités du port ont maintenu un moment le transport de voitures entre Cherbourg et le Royaume-Uni avant de créer en 2002 un musée océanographique dans la gare. Cette Cité de la Mer perpétue ainsi un passé glorieux. Notamment en ayant accueilli en 2004 le Queen Mary 2. La halle des trains est classée depuis une trentaine d’années, avec ses passerelles, escaliers et cages d’ascenseur. Les toitures – en particulier une magnifique verrière, façades et autres passerelles mobiles d’embarquement sont aussi protégées.