Genève classe la demeure patrimoniale du Clos Bon Retour à Versoix
La demeure du XVIIIe siècle a appartenu à la nièce de Voltaire avant d'être transformée et rebaptisée par César Courvoisier en 1894. Le domaine a été agrandi de deux nouveaux immeubles, mais cela ne l’a pas empêché d’être classé à l’inventaire genevois.
Crédit image: Deborah Chevalier, office du patrimoine et des sites
Malgré ses 230 ans d’existence, la maison de maître fait désormais partie des richesses patrimoniales genevoises.
Le Clos Bon Retour, élégante demeure bourgeoise représentative de son époque, est l'un des derniers vestiges de la ville nouvelle de Versoix. Conçue entre 1766 et 1772 par le duc de Choiseul et l'ingénieur français Jean Querret pour rivaliser avec Genève, elle a été construite en 1794 et a appartenu à la nièce de Voltaire. Son passé prestigieux lui doit de rejoindre les sites patrimoniaux les plus emblématiques du canton de Genève.
La parcelle sur laquelle se trouve la appartenait à l'origine à Marie-Louise Mignot (1712-1790), dite Madame Denis, nièce et légataire universelle du célèbre philosophe et écrivain des Lumières. Les bâtiments s'inscrivent dans un plan en damier défini par Jean Querret, inspecteur général des Ponts et Chaussées de France. En 1894, la maison était en possession de César Courvoisier, industriel ayant une importante activité au sein de la commune il y a plus d’un siècle.
Des décors pérennes
Le propriétaire d’alors a embelli sa demeure en lui adjoignant un comble à la
Mansart recouvert d'ardoises, un cordon filant entre le rez-de-chaussée et
l'étage sur la façade nord, les armoiries de sa famille, et la dote, à l'est,
d'une véranda surmontée d'une galerie et d'un balconnet. C'est sans doute
également de cette époque que datent les éléments de décors intérieurs qui sont
parvenus jusqu'à nous. César Courvoisier a aussi construit une nouvelle
dépendance abritant une remise pour voiture hippomobile, deux petites écuries
et deux logements. La propriété est alors baptisée Clos Bon Retour.
Crédit image: Deborah Chevalier, office du patrimoine et des sites.
Des armoiries et millésimes figurent encore sur la façade nord.
En 1984, le domaine est morcelé et peu à peu densifié. Deux immeubles de cinq étages sur rez-de-chaussée sont implantés à l'est et au sud de la propriété, selon un plan d'aménagement adopté en 1983. Mais celui-ci prévoit le maintien des bâtiments historiques et la sauvegarde de la végétation les entourant. Les aménagements de la parcelle comprennent, en outre, des murs d'enceinte, un portail d'accès avec piles en calcaire, une cour, une fontaine adossée au mur d'enceinte et d'anciennes mangeoires en calcaire de la dépendance déplacées à l'extérieur.
Bien qu'âgés de 230 ans, les bâtiments sont aujourd'hui en très bon état de conservation. Leur substance et leurs abords sont largement préservés. Jugé digne de protection, l'ensemble est inscrit à l'inventaire des sites classés genevois depuis septembre dernier.