La chapelle du scapulaire du Landeron révèle ses trésors
Dernier témoin de l’église Saint-Maurice du Landeron (NE), la chapelle du Scapulaire illustre l’héritage spirituel de l’ancien site de Nugerol. Des travaux récents ont mis au jour un remarquable ensemble décoratif baroque du XVIIe siècle.

Crédit image: Canton de Neuchâtel
Le passé du lieu s’exprime dans des fresques remarquablement bien conservées.
Localité catholique en terre protestante, Le Landeron (NE) possède un riche patrimoine religieux illustré par la chapelle du scapulaire, construite dans son cimetière. Le site est aussi le dernier témoin de l'ancien et mystérieux établissement de Nugerol, qui de l'époque romaine au début du XIVe siècle, constituait la principale localité de l'Entre-deux-Lacs. Au Moyen Age central, en plus d'un château seigneurial, puis d'un bourg, il possédait deux lieux de culte soit l'église Saint-Ursanne (aujourd'hui la Blanche-Église de La Neuveville) et surtout l'église Saint-Maurice, é l’entrée du bourg et sa chapelle du Scapulaire constitue le dernier vestige monumental depuis plus de deux sièces.
Un décor
polychrome
Correspondant à l'une des deux chapelles originellement accolées à la nef de
l'église démantelée en 1828,, elle doit son nom à la fondation d'une confrérie
placée sous le titre de Notre-Dame du Mont-Carmel ou du scapulaire en 1671. A
l'origine largement ouverte sur l'église par une arcade et éclairée par une
grande fenêtre encore bien repérable, elle est couverte d'une voûte sommée
d'une clé portant les armoiries du Landeron et la date de 1674. Sous les
enduits modernes, un décor polychrome portant la date de 1683 ornant les parois
et la voûte vient d'être mis à jour. Ce décor, dont seul un fragment était
connu, est en cours de dégagement dans le cadre de travaux de
conservation-restauration suivis par l'office du patrimoine neuchâtelois. Il
est exceptionnel tant par la richesse de ses motifs que par son état de
conservation.
Ces décors expressifs montrent d'indéniables similitudes d'avec ceux de la chapelle de Combes, bâtie à la même époque, et sont caractéristiques des réalisations baroques de la Contre-Réforme portée par les Orléans-Longueville, qui tentèrent de faire du Landeron une vitrine du catholicisme.
Conservée et aménagée sous sa forme actuelle en 1828, la chapelle, alors confiée aux frères Capucins du Landeron, aurait servi de lieu funéraire jusqu'à la construction du nouveau funérarium en 1922 et abrité temporairement un imposant retable baroque à colonnes torsadées encadrant une représentation de l'assomption de la Vierge Marie. Cette merveille est aujourd'hui exposée au Musée de l'Hôtel de Ville du Landeron (NE).