Le temple de Saint-Jean cherche des fonds pour sa restauration
Le temple de Saint-Jean du Petit-Saconnex, avec son
architecture hors du commun, a récemment été inscrit à l’inventaire des
bâtiments historiques. Un projet de restauration intergénérationnel de l'édifice, porté par
l'Eglise protestante de Genève, pourrait débuter l'année prochaine.
Crédit image: Office du patrimoine et des sites, Lola Cholakian Lombard
L'inscription du Temple de Saint-Jean à l'inventaire du patrimoine assure la conservation de ce lieu de culte, témoin de l’histoire genevoise, tout en permettant son aménagement au service de la mission de l’Eglise, notamment de la spiritualité des plus jeunes.
Le temple de Saint-Jean du Petit-Saconnex, l’un des rares lieux de culte construits dans les années 1930 à
Genève, se distingue par sa plastique épurée et sa volumétrie monumentale. Il
présente des qualités architecturales, stylistiques et décoratives dignes
d’être protégées. Le temple a été inscrit le 7 octobre dernier à l’inventaire
des bâtiments historiques, régi par les articles 7 et suivants de la loi sur la
protection des monuments, de la nature et des sites.
Projet de transformation intergénérationnel
Son inscription à l'inventaire s’accompagne d’un projet de restauration et
d’aménagement du bâtiment porté par l'Eglise protestante de Genève (EPG) en vue
d’y accueillir l’Eglise des enfants, espace intergénérationnel dédié au développement
spirituel des enfants et de leurs familles. Le chantier débutera l'année
prochaine, à condition d’avoir pu réunir le financement nécessaire. Certaines
pièces du mobilier d’origine seront conservées dans le cadre des
transformations prévues.
Le temple de Saint-Jean a été construit entre 1931 et 1933 par les architectes
associés Jean-Louis Cayla et Henri Gampert, sur une parcelle située au
Petit-Saconnex. Son implantation, en retrait et bordée d’un jardin, ouvre une
parenthèse visuelle et spatiale dans la trame serrée du quartier, constituée
principalement d’immeubles.
Edifice emblématique
Le bâtiment se distingue par un portique monumental, parallélépipède rectangle
de grande hauteur, percé de trois arcades cintrées et décoré du monogramme du
Christ en lettres grecques dorées - IHΣ - entouré de flammes. A l'arrière, le
volume du corps principal abrite le lieu de culte et les locaux annexes,
auxquels s'adjoint, au sud-est, le campanile. La nef présente un espace
sobrement composé et décoré: un chœur surmonté d'un arc en plein cintre où se
place une grande croix en pâte de verre dorée, une chaire disposée sur le côté
et une tribune qui lui fait face. Les baies sont ornées de vitraux signés par
l'artiste Eric Hermès et réalisés par le maître-verrier Charles Wasem. Les sept
reliefs qui parent la tribune ont également été conçus par Hermès.
Réalisé en collaboration avec la paroisse et le pasteur Ernest Christen, qui avait déjà œuvré à Carouge, le bâtiment est émaillé de symboles chrétiens. Les trois marches d'accès au bâtiment en granit, les trois arches du portique et les trois marches situées devant le chœur évoquent la foi, l'espérance et l'amour qui conduisent à la majestueuse Croix du Christ. Les vitraux illustrent plusieurs scènes tirées de la Bible et les reliefs représentent des motifs symboliques tels que l'Aigle, attribut de Saint Jean l'Evangéliste.