A Lyon les Rails de la Mémoire rendent hommage aux victimes de la Shoah
Le 26 janvier dernier, Lyon a dévoilé «Les Rails de la
Mémoire», une œuvre commémorative en hommage aux victimes de la Shoah,
implantée à proximité de la gare de Perrache. Ce monument, composé de 1'173
m de rails entrelacés, trace un lien symbolique entre la ville et le camp
d'Auschwitz-Birkenau.

Crédit image: V2com, François Baudry
Inauguré le 26 janvier 2025 sur la place Carnot à Lyon, le Mémorial de la Shoah a été dévoilé à la veille du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
Au cœur de Lyon, à quelques pas de la gare de Perrache,
là où les convois de la déportation prirent autrefois leur sinistre départ,
s’élève désormais un monument qui parle à l’âme et à l’histoire. L’œuvre
architecturale puissante et émouvante «Les Rails de la Mémoire» est bien plus
qu’un simple mémorial. C’est un pont entre le passé et l’avenir, un lieu où la
mémoire des victimes de la Shoah se matérialise pour ne jamais s’effacer.
Imaginé par les architectes Quentin Blaising et Alicia
Borchardt, ce projet est le fruit de deux décennies de lutte et de
persévérance, porté par l’Association pour l’édification d’un Mémorial de la
Shoah à Lyon, dont des anciens déportés et survivants d’Auschwitz faisaient
partie, en tant que membres actifs et d’honneur. En 2023, un concours
international a donné naissance à cette œuvre, sélectionnée parmi 96
propositions venues de 25 pays. Le résultat est un monument d’une puissance
saisissante, où 1'173 m de rails en acier, entrelacés en quinconce,
racontent une histoire tragique: celle des 1'173 km qui séparent Lyon du camp
d’Auschwitz-Birkenau.

Crédit image: V2com, François Baudry.
Considérée comme la capitale de la Résistance durant la guerre, Lyon est aussi la ville du procès de Klaus Barbie, premier procès tenu en France pour crimes contre l’humanité.
Chaque détail des «Rails de la Mémoire» a été pensé pour évoquer l’indicible. Les matériaux utilisés — rails, traverses en bois et ballast — sont ceux des chemins de fer, symbolisant avec une force brute l’horreur de la déportation. Ces éléments, à la fois réels et symboliques, créent une connexion tangible avec les événements passés, invitant les visiteurs à ressentir, à toucher, à se souvenir.

Crédit image: V2com, François Baudry.
L'emplacement se situe près de la gare de Perrache d'où sont partis les convois de transfert vers Drancy et le convoi n°78 qui partit directement pour Auschwitz-Birkenau, le 11 août 1944.
Mais ce mémorial ne se contente pas de rendre hommage aux six millions de juifs victimes de la Shoah, dont 6'100 furent déportés depuis la région Rhône-Alpes. Il se veut aussi un outil pédagogique pour les générations futures. Des bancs équipés de codes QR offrent aux visiteurs un accès immédiat à des informations sur l’association et la raison d’être de ce lieu. Ainsi, l’œuvre «Les Rails de la Mémoire» ne se contente pas de rappeler le passé ; elle incarne une promesse: celle de ne jamais oublier. Elle devient un repère essentiel de la mémoire collective, un lieu où l’histoire prend vie, où le silence des rails parle plus fort que les mots.