Marché suisse de l’emploi: la tendance à la baisse se poursuit
Au troisième trimestre, l'indicateur de l'emploi du KOF recule à nouveau et se maintient tout juste dans le vert, à 0,3 point, son plus bas niveau depuis 2021. Une reprise du marché du travail n'est pas à l'ordre du jour. Le bâtiment reste une exception.

Crédit image: Jean-A. Luque
Le marché de l'emploi suisse continue de perdre de sa vigueur. Les perspectives d'emploi sont particulièrement moroses dans l'industrie manufacturière, le commerce de gros et de détail ainsi que l'hôtellerie et la restauration.
Le baromètre suisse de l'emploi du KOF, le centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ, marque le pas. Au troisième
trimestre, il a reculé à 0,3 point. Au
trimestre précédent, il s'établissait encore à 1,0 point (révisé de 0,6 point).
L'indicateur atteint ainsi son plus bas niveau depuis début 2021. Dans la
mesure où l'indicateur de l'emploi du KOF est en avance sur l'évolution réelle
de l'emploi, la valeur actuelle signale que le nombre d'emplois en Suisse ne
devrait que très peu augmenter, voire légèrement reculer, au cours des
prochains mois.
Pessimisme jusqu’à la
fin de l’année
L'indicateur de l'emploi du KOF est mesuré à partir des enquêtes
conjoncturelles trimestrielles du KOF. Les évaluations pour le troisième
trimestre de cette année reposent sur les réponses d'environ 4’400 entreprises
interrogées en juillet dernier concernant leurs projets et leurs prévisions en
matière d'emploi. Par rapport au trimestre précédent, les entreprises interrogées
se montrent plus prudentes tant dans leur évaluation de la situation actuelle
de l'emploi que dans leurs prévisions concernant l'avenir. Le point de vue
concernant la situation actuelle de l'emploi reste légèrement positif dans
l'ensemble et s'établit désormais à 0,7 point, après 1,6 point au deuxième
trimestre. Les prévisions pour les trois prochains mois reculent en revanche à
0,0 point, après avoir atteint 0,5 point au trimestre précédent. En juillet, le
nombre d'entreprises prévoyant une augmentation de leurs effectifs était donc
égal à celui des entreprises anticipant une réduction.
L'industrie manufacturière souffre
Les perspectives d'emploi les plus défavorables sont celles de l'industrie
manufacturière et du commerce de gros et de détail. Dans l'industrie
manufacturière, les entreprises qui prévoient des suppressions d'emplois sont
nettement plus nombreuses que celles qui prévoient des créations. Avec -12,1
points, l'indicateur de l'emploi du KOF dans ce secteur reste clairement dans
le rouge et a encore baissé par rapport au trimestre précédent. Les attentes
ont également continué de s'assombrir. Dans le commerce de gros (-6,5 points),
le commerce de détail (-4,4 points) et l'hôtellerie et la restauration (-2,1
points), les entreprises interrogées prévoient également, dans l'ensemble, une
réduction de leurs effectifs.
Optimisme dans la
construction
Dans le secteur des projets, de la construction et des autres services, le
nombre d'entreprises prévoyant une augmentation des effectifs domine toutefois.
Après le net recul enregistré au trimestre précédent, les banques affichent à
nouveau un léger optimisme (0,6 point). Dans le secteur des assurances,
l'indicateur de l'emploi reste positif, mais recule par rapport au trimestre
précédent.