Premiers signes de surchauffe: 2,8 % des logements locatifs sont vacants en Suisse
Le nombre de logements vacants proposés sur le marché suisse est en augmentation constante. 2,8 % des logements locatifs sont actuellement disponibles. Mis à part les zones urbaines, la situation commence à devenir critique.
Genève a encore de la marge pour construire du locatif et Vaud offre, actuellement, un marché équilibré. Mais dans les cantons moins urbains, le taux de logements vacants commence à atteindre des niveaux inquiétants.
Selon les chiffres publiés lundi 5 octobre par l’Office fédéral de la statistique, 1,72 % du parc total de logements est disponible dans le pays. Un taux rassurant puisque le marché est considéré comme équilibré lorsqu’il affiche un taux de vacance de 1,5%. Mais ce chiffre cache une réalité un peu plus inquiétante. En effet, selon les calculs effectués par Wüest Partner pour le compte de l'Association suisse de l'économie immobilière (SVIT), le taux de logements vacants dans le secteur des locatifs est largement sous-estimé et atteint, cette année, la barre des 2,8%.
Offre excédentaire record en Valais
En Suisse romande, la situation est disparate. Genève est le canton qui dispose du moins de logements vacants avec un taux de 0,6 % (OFS 0,49 %). S’en suivent les cantons de Vaud avec 1,9 % (OFS 1,37 %), de Neuchâtel avec 3,7 % (OFS 2,35 %), de Fribourg avec 3,8 % (OFS 1,89 %) et du Jura avec 4,7 % (OFS 2,52 %). La situation est particulièrement dramatique dans le canton du Valais, avec 7,3% (OFS: 2,40%).
La problématique des logements vacants ne touche pas encore les zones urbaines. Mais 17 cantons ont déjà un taux de vacances de 3% et plus!
A partir de 3,0%, il est question d'offre excédentaire et ce cas s'applique à 17 cantons alémaniques et romands. Ce n'est que dans les zones urbaines qu'il existe encore une demande excédentaire.
Toujours plus de logements vides
Les économistes du Credit Suisse partagent le même avis que le SVIT et estiment le taux de vacances de logements en location à 2,75%. Ils constatent aussi que le marché du logement locatif manquera cette année, mais aussi l'année prochaine, du dynamisme nécessaire pour absorber entièrement les nouvelles unités d'habitation arrivant sur le marché. Le nombre de logements locatifs vides devrait continuer d'augmenter en 2021.
Déficit migratoire
Une analyse pessimiste puisqu'il est peu probable que l’immigration, déterminante pour la demande, retrouve rapidement son niveau d’avant la crise sanitaire et économique liée au Covid-19. Pour le Credit Suisse, «en raison du mauvais climat de consommation et de la situation difficile sur le marché du travail, les projets de fonder une famille et de déménager dans un logement plus grand sont pour l’instant repoussés. Dans l’ensemble, nous prévoyons pour 2020 une baisse de la demande supplémentaire d’environ 8000logements locatifs par rapport à 2019.»