Le complexe scolaire neuchâtelois des Parcs a réussi son lifting
La Ville de Neuchâtel ouvre à 430 élèves un cocktail fait de rénovation, de transformation et de nouvelles constructions, au sein de son collège le plus ancien. Les travaux sont presque terminés, pour un dialogue architectural de qualité entre l’ancien et le contemporain.

Crédit image: Philippe Chopard
Les coursives du nouveau bâtiment sont sécurisées par des filets résistant à une charge de hooligans.
C’est une potion faite de conservation patrimoniale, de modernisation, de nouvelles constructions et d’optimisation énergétique qui a mobilisé de nombreuses entreprises sur le bâtiment du collège des Parcs, à Neuchâtel. Une énorme bâtisse inaugurée en 1914 sur un terrain à forte déclivité a donc été au centre de toutes les audaces architecturales pendant de nombreuses années, pour un résultat qui séduira les 430 élèves et le corps enseignant appelé à retrouver leur lieu de formation. Trois chantiers distincts se terminent sur place, pour offrir un espace de formation scolaire et parascolaire complètement remodelé.
Un passé toujours vivant
Les
architectes n’ont pas voulu faire table rase du passé. Le collège n’était de toute
façon plus en état de répondre aux exigences constructives contemporaines. Contrairement
à son jumeau de La Maladière, sacrifié il y a vingt ans sur l’autel de la
création de Microcity, celui des Parcs a subi une cure de jouvence nécessaire. Le projet a aussi été précurseur,
notamment en créant un nouveau bâtiment solaire au nord qui permet l’enseignement
à la fois à l’intérieur des locaux et à l’extérieur, sur de vastes coursives
équipées de filets de sécurité digne de résister à des charges de hooligans.
Le neuf dialogue avec l’ancien aux Parcs. Les façades du nouveau collège reprennent le rythme du bâtiment de 1914. L’extension construite majoritairement en bois et en terrazzo s’inscrit donc pleinement dans le complexe scolaire. Les plus petits élèves y auront accès, pour investir des salles de classe agrandies et structurées en atelier. Des panneaux solaires coiffent le bâtiment pour assurer plus que son autonomie énergétique.

Crédit image: Philippe Chopard
Les couloirs de l’ancien collège sont repeints et assainis sans pour autant perdre leur cachet patrimonial.
Dans l’ancien collège, les transformations sont les plus spectaculaires au rez-de-chaussée, avec la création d’un espace parascolaire, et au dernier étage destiné aux salles spéciales et à une aula. Les architectes et les défenseurs du patrimoine ont veillé à moderniser le tout en exploitant la vaste dimension des couloirs du collège. Peints en vert, ceux-ci donnent sur trois niveaux de salles de classe, dont les portes sont ornées de motifs d’origine. Le passé y est donc revalorisé.

Crédit image: Philippe Chopard
L’esplanade sud a été excavée pour enterrer de nouvelles salles de sport. Ce chantier se terminera cet automne.
La Ville de Neuchâtel a aussi réussi à transformer ce gouffre énergétique en prenant le pari de faire poser des tuiles solaires sur son toit. Elle a aussi amélioré l’isolation en préservant les fenêtres d’origine, tout en renforçant le vitrage sans toucher à leurs cadres. Un vrai travail d’artisan, plus cher qu’un remplacement traditionnel, mais qui permet au collège de conserver son enveloppe. Toute l’énergie solaire posée en toiture va non seulement permettre l’autosuffisance énergétique du complexe, mais aussi de produire de l’électricité pour le réseau de la Ville. Les Parcs, autrefois collège vénérable, entrent ainsi dans une nouvelle dimension. Pour 45 millions de francs.