L’EPFL minéralise le dioxyde de carbone pour la production de ciment
L’EPFL apporte aussi sa contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le bâtiment. Ses chercheurs proposent de minéraliser le dioxyde de carbone pour mieux le séquestrer dans les matériaux de construction. Un pas vers le réemploi, dans le secteur de la production de ciment notamment.
Crédit image: Rafael Castro-Amoedo / EPFL
La réduction des émissions de dioxyde de carbone dans le bâtiment devient un leitmotiv. Après l’entreprise neustark, voici que l’EPFL, via son site de Sion (VS) et son Laboratoire de processus industriels et d’ingénierie des systèmes énergétiques, propose aussi sa solution pour capter les gaz à effet de serre en les minéralisant dans les secteurs de la production de ciment, de la sidérurgie et de l’incinération des déchets. Les chercheurs vont même jusqu’à aborder les aspects économiques de leur nouveau procédé.
Eviter des nouvelles
ressources
L’étude de l’EPFL, affirme celle-ci dans un communiqué, vise à éviter l’extraction
et la fabrication de nouvelles ressources dans la construction. Elle favorise de
ce fait l’économie circulaire et la réduction des émissions de dioxyde de
carbone. Elle intègre le captage du CO2 dans le processus de production des matériaux.
Des carbonates
pour mieux stocker
Concrètement le dioxyde de carbone est converti par minéralisation sous la forme
de carbonates. Ce qui facilite le stockage et la réutilisation des matériaux minéralisés
dans la construction. Les sous-produits de la minéralisation peuvent aussi être
intégrés dans la formulation mélangée de ciment. L’oxydation du carbone garantit
une séquestration sûre et durable des gaz à effet de serre. Sans avoir à rechercher
des sites pour le stockage en profondeur, explique le professeur François
Maréchal, de l’EPFL.
Coûts
sensiblement réduits
Economiquement, la méthode est aussi avantageuse, poursuit l’étude. La séquestration
de dioxyde de carbone peut en effet tirer parti des grandes quantités de
chaleur résiduelle et de résidus alcalins pour réduire ses coûts d’environ 50%.
Le procédé pourra aussi réduire les émissions de gaz carbonique de 860 millions
de tonnes à l’échelle du continent européen, avec une économie de 107 milliards
d’euros par an par rapport au coût social de l’inaction.